Orelsan, le "monsieur" du rap français
Disque d’or, le rappeur de 29 ans fait désormais rimer "Punchline"
sévère avec succès chez le disquaire.
"Seul les faibles se font bouffer par le système",
un constat au goût amer, sorte de fil conducteur d’un album encore plus cynique
qu’auparavant.
Aurélien (son vrai prénom) a d’abord décrit avec beaucoup d’humour le destin d’un looser d’une ville de province adepte de soirées ratées,
intéressé par rien, hormis le sexe, les jeux vidéos, la drogue et la
défonce à l’alcool. Un album qui raconte les 26 premières années de sa vie et
qui fait découvrir le talent d’écriture de ce nouveau venu dans le "Rap Game".
Comparé au départ à Eminem , parce qu’il est blanc et qu’il manie la "Punchline",
(des rimes formant une phrase au contenu cinglant), Orelsan démontre avec Le chant des sirènes qu’il
sait manier le verbe avec brio et qu’il valait bien mieux que la polémique
ultra médiatisée de sa première tournée.
Fan de manga ("Orel" pour Aurélien et "San"
qui veut dire monsieur en japonais), le rappeur presque trentenaire règle ses
comptes dans un brillant premier titre, Raelsan , sorte de prélude
à l’album et qui mélange l’image de Super Héro avec la référence au gourou de secte,
le tristement célèbre Raël.
Orelsan raconte ensuite son approche du star système, son
début de notoriété, son déménagement à Paris, ses doutes, son impossibilité à écrire
quoi que ce soit pendant de longs mois avant de se lancer dans l’élaboration
avec Skread , son DJ producteur, d’un album beaucoup plus subtile et abouti. Point
d’orgue de ce seize titres où rien n’est à jeter, Suicide Social ,
le Demain c’est loin (Iam) d’Orelsan. Le rappeur caennais a franchit
un cap et offre au hip hop français une ouverture salutaire vers la "trash
culture".
Retrouvez en Session France Info les titres Plus rien ne m'étonne et Raelsan , ainsi que l'intégralité de l'interview avec Marion Bernard .
Benjamin Mathieu
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