2016 : l'année de tous les dangers pour François Hollande
Il a souhaité une année de vaillance aux Français. Il va lui en falloir, de la vaillance… D'un côté, une gauche rétive, de l'autre, une droite sur le qui-vive qui ne lui fera aucun cadeau. Nicolas Sarkozy a donné le "la" cette semaine en conditionnant le soutien de la droite : assignation à résidence des personnes "fichées S", centres de déradicalisation, poursuites pénales pour ceux qui consultent des site djihadistes, François Hollande est instamment prié de piocher de nouveau dans la boîte à idées de la droite.
François hollande est plus que jamais mis au défi de la synthèse et court un risque, celui de nourrir la défiance des Français, fatigués des combinaisons politiques. Il pense un peu trop à 2017, le président ? Justement, cette route-là s'avère encore plus sinueuse que prévu, car son coup de barre à droite pourrait conforter d'autres candidatures à gauche. Une concurrence qu'il semblait jusqu'ici en mesure d'étouffer, faire le vide autour de lui au premier tour de la présidentielle pour assurer sa qualification au second. La stratégie de 2015 ne sera manifestement pas celle de 2016.
Et c'est une promesse qu'il a faite : inverser la courbe du chômage, sinon il ne sera pas candidat en 2017. François Hollande sait parfaitement que l'emploi reste la première préoccupation des Français, devant même la menace terroriste. Alors il a multiplié les annonces lors de ses vœux jeudi soir. Ce qui n'était pas prévu : nouvelles aides à l'embauche dans les PME, promesse de formation pour 500.000 chômeurs, grands travaux pour la croissance verte, plan pour l'apprentissage aux contours encore flous. "Des mots , dénonce l'opposition, mais à quand les résultats" . Et il est vrai qu'en matière économique, l'état d'urgence ne se décrète pas.
On prend les mêmes, on recommence. La déchéance, ceux qui la soutiennent. Ceux qu'elle consterne. Lundi, conseil des ministres de rentrée, précédé d'un petit déjeuner juste à côté, au ministère de l'Intérieur. Au menu, café, croissants, mais aussi chapeaux et couleuvres. Difficiles à avaler pour certains ministres. "Je ne participerai pas au gouvernement Laval", annonçait, cash, l'un d'entre eux. Au lendemain du discours de Versailles, où en est-il aujourd'hui ? Que diront, les autres, qui pour beaucoup se sont planqués sous le sapin à Noël ? Planqué, lui aussi, Jean-Christophe Cambadelis, le patron du PS, aux abonnés absents depuis 10 jours. Il sortira du bois lundi soir au bureau national du PS. Cela s'annonce chaud bouillant rue de Solferino.
Rassurez-vous, seuls sont appelés aux urnes les conseillers régionaux nouvellement élus. Ils se choisissent un président dans les six nouvelles régions fusionnées. Les autres, dont le périmètre n'a pas bougé, ont élu leur exécutif avant Noël.
Ca commence mardi, dépôt de plaques commémoratives devant les anciens locaux de Charlie Hebdo rue Richard Lenoir et devant l'Hypercasher de la porte de Vincennes. En présence des familles et de François Hollande. Jeudi 7 janvier, discours du président dans la cour de la préfecture de Paris. Des vœux aux forces de sécurité, C’est une première. Samedi, deux cérémonies : l'une en l'honneur de la jeune policière tuée à Montrouge, l'autre organisée par le Crif en hommage aux victimes de l'hypercasher. Enfin, dimanche, grand rassemblement organisé par la mairie de Paris place de la République. Un concert aura lieu. Johnny Halliday est annoncé.
Avec pléthore de discours présidentiels devant le Conseil Constitutionnel, et les autorités religieuses mardi. Vœux au personnel de l'Elysée le lendemain.. et le président n'est pas le seul à sacrifier à cette tradition, tous les politiques s'y mettent. La maire de Paris Anne Hidalgo mercredi, la présidente du FN Marine Le Pen jeudi.
L'ancien président est mort en 1996 et il était né en 1916. Du coup, cette année qui s'ouvre est l'année Mitterrand avec de multiples hommages. François Hollande sera à Jarnac pour se recueillir sur la tombe de son mentor vendredi prochain.
"Pour un Etat fort" , titre du nouvel opus signé Alain Juppé. Il sort mercredi. Après ses propositions sur l'école en septembre dernier, le maire de Bordeaux développe ses idées sur la sécurité, la justice et l'immigration. Une nouvelle étape dans sa course de fond vers la primaire de la droite en novembre.
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