La médaille du jour. La renaissance de Pauline Ferrand-Prévot

Championne de France de cyclo-cross... À première vue, ce n'est qu'un titre de plus pour Pauline Ferrand-Prévot, déjà sacrée trois fois championne du monde. Mais dimanche 14 janvier à Quelneuc, en Bretagne, la Champenoise s'est dite très fière de cette nouvelle distinction. 

Pour comprendre, il faut remonter à l'été 2016 et aux Jeux de Rio. "PFP", comme on la surnomme, arrive au Brésil avec une réputation de cannibale. Issue d'une famille de cyclistes, ses parents l'ont mise sur un vélo dès l'âge de cinq ans. A 24 ans, elle gagne toutes les courses. Mais la Champenoise est épuisée, usée par les blessures. Elle abandonne sa course olympique devant les caméras, en pleurs, et prononce cette phrase terrible : "Je ne sais plus faire de vélo."

A la recherche du bonheur

"Être championne du monde dans les trois disciplines en un an est peut-être la pire chose qui me soit arrivée", écrit-elle sur sa page Facebook. Pauline Ferrand-Prévot a cédé, vaincue par les blessures mais surtout par la pression du résultat. Le regard des autres et les attentes l'ont empêché de renoncer aux Jeux. A l'heure de reprendre l'entrainement à l'automne 2016, poussée par son compagnon, le champion Julien Absalon, elle en tire une conclusion : il faut rechercher le bonheur avant les résultats. 

Elle change de sponsor et demande du temps à sa nouvelle équipe. Fini les séances d'entrainement plus lourde que celles des hommes, le mot d'ordre c'est le plaisir.
Les premiers succès arrivent au printemps 2017, avant ce maillot bleu, blanc, rouge remporté hier. Alors oubliés les Jeux ? Pas tout à fait : "J'ai appelé mon chien Rio, expliquait PFP au journal l'Equipe en novembre 2016,  pour que les Jeux ne soient pas qu'un mauvais souvenir."