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Affaire Baupin : "J'avais intégré l'idée que c'était indicible et ça m'a conduit à avoir des comportements que je regrette", explique Cécile Duflot

Cécile Duflot était l'invitée de l'interview politique de 8h30 sur franceinfo samedi 9 mars. Elle est notamment revenue sur sa réaction après la révélation de l'affaire Denis Baupin.

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Cécile Duflot était l'invitée de 8h30 de franceinfo le samedi 9 mars 2019. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Au lendemain de la Journée internationale de lutte pour les droits des femmes, l'ancienne députée écologiste Cécile Duflot est revenue samedi 9 mars sur franceinfo sur son long silence quant aux accusations de harcèlement et d'agressions sexuelles envers Denis Baupin : "Moi qui étais à l'époque cheffe de parti, je pense que j'avais intégré l'idée que c'était indicible, tout simplement. Ce n'est pas une bonne chose et ça m'a conduit à avoir des comportements que je regrette", explique la directrice générale d'Oxfam France.

L'ancienne députée Europe Écologie-Les-Verts (EELV) a mis du temps à parler des accusations d'agressions et de harcèlement sexuel de cet homme à l'intérieur du parti : "C'est aussi une forme d'introspection, dit-t-elle. Qu'est-ce qui fait qu'une femme comme moi qui savait, qui était politiquement engagée dans la lutte contre les violences faites aux femmes, féministe, s'est retrouvée dans cette situation ?"

Grâce aux femmes qui ont porté plainte contre Denis Baupin, grâce à leur liberté de parole, grâce à leur courage, je pense qu'on a franchi une étape

Cécile Duflot

franceinfo

"Je n'avais pas mesuré l'impact que [l'affaire Denis Baupin] aurait" et "l'impact que ça a eu pour les femmes", explique Cécile Duflot sur la révélation du harcèlement sexuel que subissent les femmes au travail. "Ce que je veux dire à toutes les femmes", c'est que "évidemment si c'est arrivé à moi ou à d'autres, ça peut arriver à tout le monde, évidemment que ça n'est pas de la responsabilité des femmes, évidemment aussi que c'est un chemin d'émancipation collective, ce n'est pas une question de courage seulement individuel. La question des droits des femmes, ce n'est pas seulement le 8 mars, c'est le 9 mars et c'est toute l'année".

"Ce qu'il faut comprendre aussi c'est que le harcèlement, ce n'est pas juste un accident, ça participe d'un mécanisme qui vise à faire que les femmes s'auto-limitent et je pense qu'il faut voir tout ça comme un système face auquel le seul chemin est celui de l'émancipation, qu'il est beaucoup entre les mains des femmes mais pas seulement", conclut Cécile Duflot.

L'intégralité de l'interview politique du 9 mars 2019 

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