Dounia Bouzar et les dérives sectaires de l'islam radical
"L'islam radical ", pour Dounia Bouzar, c'est
lorsque "le discours religieux mène des jeunes à l'auto exclusion et à
l'exclusion des autres ", lorsqu'il les mène à la rupture avec la société,
avec leurs amis, avec leurs anciennes activités, avec leur famille.
L'anthropologue affirme que ce phénomène se développe : "Il y a quelques
années ce discours ne touchait que des jeunes sans pères et sans repères ".
Pour elle, il s'agit de comportements "sectaires" : "C'est une
maman qui voit son fils arracher un rideau parce que des chameaux y sont
dessinés et qu'il y voit le diable, ce sont des jeunes qui vont soudain
transformer la religion en code qui se voit, qui s'exhibe. Ils ont l'impression
d'être élus dans un groupe purifié" . Une barbe ou le niqab sont des signes
évidents. D'autres le sont moins.
"L'amalgame profite aux radicaux"
Parfois, ces tendances radicales apparaissent dans les
entreprises. Par exemple, lorsque un homme "radicalisé" refuse
soudain de serrer la main des femmes qui l'entourent. Pour Dounia Bouzar, cela
est inacceptable. La chercheuse estime que les entreprises ne doivent pas le
tolérer : "Est-ce qu'on l'accepterait d'un chrétien ? Est-ce qu'on
accepterait qu'un salarié refuse de serrer la main de quelqu'un parce qu'il est
de couleur ou parce qu'il est musulman ? C'est la même loi (...) Il ne faut
surtout pas se dire c'est normal et ne rien faire. Le laxisme profite autant
aux radicaux que la discrimination" .
Dounia Bouzar insiste sur les risques d'amalgame entre
radicaux et simples croyants musulmans : "L'amalgame profite aux radicaux.
Elle les valide comme des religieux. Il faut au contraire leur enlever leur
justification".
Le livre de Dounia Bouzar - "Désamorcer l'islam
radical" est publié aux éditions de l'Atelier.
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