Budget de la Défense : "Ce n'est pas le moment de baisser la garde" (J-L Carrère)
François Hollande a le
choix entre un scénario Y et un scénario Z. Mais ces deux hypothèses de réforme du
budget de la Défense passent toutes les deux par une baisse des crédits. Plus modérée dans le
cas Y, défendu par le ministère de la Défense (15 milliards d'euros en moins) que dans le cas Z, plutôt préconisé par le ministère du Budget (30 milliards). Mais
pour Jean-Louis Carrère, président de la commission des affaires étrangères, de
la défense et des forces armées au Sénat, et invité de France Info mardi matin, il ne faut pas choisir l'une des deux
solutions :
"Il ne faut pas
choisir le scénario Y, il ne faut pas choisir le scénario Z. Il faut choisir le
scénario qui rassemble la totalité des parlementaires français : un scénario
qui reste à 1,5% du PIB, c'est-à-dire 30 milliards d'euros minimum. Il ne faut
surtout pas enfoncer ce plancher ".
Jean-Louis Carrère
souligne que ces coupes ne touchent pas seulement l'armée, mais tout le domaine
de la Défense, qui concerne 600.000 emplois au total, "l'un des
fleurons de l'économie française ". "Ce sont dans les industries
de la Défense que la recherche et le développement sont les plus puissants et les
plus vigoureux, et profitent à beaucoup d'industries civiles ",
ajoute-t-il.
"Le risque
s'accroît "
Pour le sénateur PS, le
moment n'est pas approprié pour baisser le budget de la Défense : "Le risque
s'accroît, on voit bien ce qu'il se passe en Corée du Nord. Ce
n'est pas le moment de baisser la garde ", explique-t-il. Dans le
scénario le plus strict (la proposition Z), "notre défense se
résumerait à une force de dissuasion et quelques forces spéciales. On ne
pourrait plus entrer au Mali, seuls et en premier ", ajoute Jean-Louis
Carrère.
En jeu également, la place
de la France dans la Défense européenne, et sur la scène internationale. "Protégeons
la place de la France dans le monde ", appelle le président de la
commission, "si nous voulons rester l'un des cinq grands pays membres
permanents du Conseil de Sécurité de l'ONU ". Il propose également que l'Europe tienne compte, faute de politique européenne commune, de l'investissement français dans la défense : "Si nous restons à 1,5% du PIB, alors nous qui faisons des choses pour
l'Europe, il faudra que l'Europe adapte sa gestion de la dette des pays et comprenne
que la France doit au moins voir déduire de sa dette 0,5% de PIB ", explique-t-il.
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