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Ligue 1 : Qui est Sylvano, le speaker du Racing Club de Lens, celui que l'on surnomme "le 12e homme" ?

L’intrus de l’actu donne chaque soir un coup de projecteur sur une personnalité qui aurait pu passer sous les radars de l’actualité.
Article rédigé par Bérengère Bonte
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Stade Bolaert le 20 avril 2023 (Radio France - Luis de Bergevin)

Après avoir "chicoté", comme on dit à Bollaert, la 2e place de la Ligue 1 à Marseille la semaine dernière, Lens accueillait Reims vendredi 12 mai pour la 35e journée de Ligue 1. Le club nordiste s'est imposé 2-1 malgré un effectif réduit à 10 après 20 minutes de jeu. L’OM lui ne joue que dimanche  face à Angers, déjà relégué en Ligue 2 et va guetter un faux pas des Lensois et pourquoi pas de ce speaker, notre intrus de l’actu du jour, que toute la Ligue 1 leur envie.

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Pour comprendre Sylvano, le mieux c’est de l’écouter présenter les 11 joueurs avant le coup d’envoi, micro en main, dans son show d’avant match au milieu du terrain :

Cette video a été tournée le week-end dernier contre l’OM. Sur Canal +, les commentateurs se sont interrompus pour que leurs téléspectateurs profitent du spectacle. Sylvano l’a raconté à notre confrère de France Bleu Nord Sylvain Charlet : "Canal a voulu filmer un peu, il y avait Laure Boulleau sur le terrain et je voyais qu'elle profitait. Je le voyais qu'elle était heureuse d'être au milieu et de sentir, parce qu'on sent quelque chose. C'est un truc de fou, on sent que le bruit monte".

"On le sent. Il y a une espèce de souffle."

Sylvano, le speaker du stade Bollaert

à France Bleu Nord

"Moi j'ai ce rapport à Bollaert où je sens respirer le stade. Je ne peux pas l'expliquer. Je peux rester trente minutes assis avant (le match) dans Bollaert. Tout seul, j'aime bien.

Si Sylvani sent si bien ce stade, c’est qu’il y a grandi. On est au cœur du bassin minier. Le père, le grand-père et le parrain l’y emmenaient quand il était minot. Et ce n’est pas tant le foot lui-même qu’il aimait mais bien le stade : "Moi quand j'étais petit, je regardais pas forcément le match et je voyais un autre truc dans leur yeux. Je les voyais vraiment heureux, comme je les voyais à un repas de famille par exemple. C'est fou de le dire mais sur un but de Lens, moi je les regardais eux ! Je ne regardais pas le foot au début." 

Une encyclopédie du foot

Le foot, Sylvano y vient quand même progressivement. Comme il a aujourd’hui 40 ans, son premier souvenir c’est l’Euro 1988 : les Pays-Bas qui remportent la compétition avec Gullit, Rijkaard et Van Basten. Premier gros souvenir. Et aujourd’hui Sylvano est une encyclopédie vivante du foot. Cette passion l’a fait monter en grade au sein des clubs de supporters. Très jeune, il intègre les Red Tigers, club de supporters le plus influent dans le stade, dont il devient capo (le chef !). Au centre de la tribune Marek, Sylvano se postait sur un perchoir, mégaphone en main, pour lancer les chants. Et les autres tribunes suivaient.

Tifo déployé au Stade de Lens en 2019 (ROMAIN BERCHET / FRANCE-BLEU NORD)

Sylvano, le capot de supporter, est alors facteur. Mais lorsqu’il devient papa, il décide de prendre un peu de recul jusqu’à ce que le RC Lens le sollicite, il y a trois ans, pour devenir le speaker de Bollaert. Il connaissait tellement tout l’écosystème du stade, avec comme modèle le speaker historique Roger Rudinski. Aujourd’hui Sylvano est donc au cœur du match et au cœur de sa passion.

L'adrénaline, son moteur

Ça s’entend lorsqu’il raconte son arrivée à l’entrainement d’avant match. C’est son moment avec les joueurs, qui le connaissent tous : "La montée d'adrénaline, c'est au moment de l'arrivée des joueurs à l'échauffement. La dernière fois, j'ai failli tomber tellemennt l'adrénaline est montée. Ma vie professionnelle fait que je finis à 18 heures et je dois arriver au stade à 18 heures, donc le delta est vachement court. Et du coup, ce soir-là je fais mon annonce et bim ! Je vais m'assoir et je vois des étoiles... J'ai dû demander des bananes au régisseur !"

"Je peux dire que je me régale. J'entends ce que les coachs disent à leurs joueurs, j'entends les échanges que les joueurs ont entre eux. Pour le dernier match, j'étais tellement focus sur des actions que j'ai failli rater des remplacements. Je m'en suis aperçu au dernier moment".

Sylvano

à franceinfo

Le job de Sylvano se termine à la fin du match quand le club gagne avec le "chicoté", ce chant incontournable de Bollaert, chanté par les joueurs avec les supporters et bien sûr, Sylvano.

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