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Eurovision : qui est Alexandra Redde-Amiel, cheffe de la délégation française, qui va vivre le concours comme "son propre accouchement" ?

L’intrus de l’actu donne chaque soir un coup de projecteur sur une personnalité qui aurait pu passer sous les radars de l’actualité.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
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La Zarra qui représente la France sur le tapis turquoise lors de la cérémonie d'ouverture du Concours Eurovision de la chanson à la Walker Art Gallery, le 7 mai 2023. (SANDER KONING / ANP MAG)

C’est une femme qui ne lâche pas la Zarra d’une semelle depuis sa désignation, en janvier, comme candidate de la France pour le concours samedi 13 mai à Liverpool. La canadienne est son choix et celui de la direction de France Télévisions. Elle est un peu sa grande sœur, sa nounou. Les deux femmes se parlent tous les jours et il en sera ainsi jusqu’au pied de la scène à Liverpool. Cheffe de la délégation française à l’Eurovision, Alexandra Redde-Amiel est en réalité aussi directrice des divertissements et des jeux à France Télévisions. La télé, c’est absolument tout ce dont elle a toujours rêvé.

>>> "Mystérieuse, iconique, extravagante" : La Zarra, représentante de la France, parmi les favoris du concours de l'Eurovision 2023


Alexandra Redde-Amiel a 45 ans, elle est née au Brésil, à Sao Paulo. Avec sa sœur qui naît 11 mois plus tard, elle rentre à Paris très vite avec ses parents. Très jeune, elle fait de la danse, du piano et toutes sortes d’activités artistiques, mais pour elle, la vraie création se passe dans le petit écran. "Je regardais ça avec des lumières dans les yeux parce que je trouvais que ces émissions de variété donnaient du bonheur aux gens, indique Alexandra Redde-Amiel. Et j'ai toujours eu envie de 'mettre des paillettes dans la vie des gens', Champs-Elysées ça été mon déclic. Je me battais un peu avec mes parents en disant on ne regarde pas une émission politique, il y a Champs-Elysées ce soir." 

"Dès que j'ai eu mon Bac, j'ai tout de suite voulu faire des stages dans le milieu de la télévision."

Alexandra Redde Amiel, cheffe de la délégation française à l’Eurovision,

à franceinfo

Alexandra Redde Amiel fera quand même un deug de Lettres à la Sorbonne. Mais elle va tout de suite enchaîner sur des stages, le premier c’est avec Julien Courbet, chez Glem productions. Elle apporte les cafés, répond au courrier des téléspectateurs. Et à un moment elle se dit quand même qu’il faut qu’elle apprenne. Elle va donc retourner faire une école de journalisme à Sophia Antipolis. Et la rédactrice en chef de chez Julien Courbet la rappelle alors qu’elle lance avec Christophe Dechavanne Ciel mon mardi, le retour.  Alors qu'on commence à parler de Star Académy, elle se dit c’est pour moi. Alexandra Redde-Amiel rencontre la productrice Alexia Laroche Joubert, une rencontre décisive dans sa vie. Pendant les neuf années de Star Ac, elle s'occupe notamment des résumés quotidiens ! 

L'émission Drag Race sur France Télévisions 


Son arrivée à la direction des divertissements de France Télévisions en surprendra beaucoup, en particulier parce qu'elle n'a pas énormément d’expérience des grands prime time. Entre temps, elle a monté une structure à la demande Takis Candilis chez Lagardère studios qui fait de la production et de la distribution audiovisuelle à travers le monde, une expérience de l'entreprise mais avec assez peu de grandes émissions de soirée. Et finalement quand ce même Takis Candilis devient numéro 2 de France Télé et la fait venir comme directrice adjointe des divertissements, elle a conscience qu'elle a beaucoup à apprendre. Mais elle fait son trou, et derrière son apparence de petite femme (1m65) un peu sage, elle révèle un caractère bien trempé et une envie de détoner, de surprendre. Le meilleur exemple et sa plus grande fierté, c’est ce concours de l’été 2022 : Drag race. "Je pense que c'était quelque chose d'inattendu sur le service public. Ce concours de Drag queen, la France ne l'avait pas encore fait. On était au milieu du Covid. Les Drag queens sont des personnes extrêmement heureuses et ça faisait sens de raconter cette société, de raconter ces combats. On est très fiers d'avoir fait ce programme."   

Quitte à détoner, quand on lui demande le rêve le plus fou qui serait le sien, "produire un jour le Super Bowl", dit-elle en éclatant de rire. Avant de revenir très vite à l'évènement de samedi à Liverpool,"ou produire l'Eurovision après la victoire de la France. On se bat pour ça. Je suis avec la Zarra dans le backstage jusqu'à ce qu'elle monte sur scène. Je dis souvent, c'est mon accouchement. Les concours de l'Eurovsion représentent la quatrième petite fille que je n'aurai plus. Je vis ça comme des accouchements."

Une façon de répondre aussi à Yves Bigot qui a fait polémique ces derniers jours en expliquant qu’il avait eu ordre, lorsqu'il était à ce poste à France 2, de ne pas gagner l’Eurovision parce que ça coûtait trop cher à organiser. Visiblement, Alexandra Redde-Amiel s’en contenterait volontiers. 

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