Sarkozy se donne encore un peu de temps
La plaisanterie a fait le tour de la toile : s’il y a un deuxième tour pour l'élection du prochain président de l'UMP, il aura lieu le 6 décembre. Le jour de la Saint-Nicolas. "Ça va être sa fête ?", s’est interrogé, avec un brin de malice, sur Twitter , le député des Hauts-de-Seine Thierry Solere, qui fait partie des quelques élus séduits par Bruno Le Maire, l’homme qui monte, mais jusqu’où ?
Nicolas Sarkozy recevait hier à l’Assemblée le prix de l’appel du 18 juin, décerné par l’Union des jeunes pour le progrès, un groupe d’obédience gaulliste créé en 1965, et qui a survécu cahin-caha depuis. Occasion idéale pour l’ancien président de décocher quelques flèches en direction de ses chers amis qui ne veulent plus le voir revenir. "À aucun moment le système n'a fait de cadeau" au général de Gaulle, "le système a voulu se venger de lui", a glissé Nicolas Sarkozy, que les gaullistes de l’ancien RPR ont toujours trouvé un peu trop libéral à leur goût.
Son envie d’y retourner
Le vrai faux-retraité de la politique a refait le coup du " je-suis-dans-le-temps-de-la-réflexion". Plus personne n’y croit. Parce que le départ de Copé a bousculé son calendrier. "Honnêtement, il est très hésitant", jure pourtant l’un de ses amis qui lui a rendu visite récemment. Et oui, Nicolas Sarkozy a déjà fait le job – président – et il aura 60 ans l’an prochain. Cette perspective le trouble, il l'évoque parfois avec cerrtains visiteurs. Ça fait réfléchir...
Ses chances d'être élu
Si l’élection à la présidence de l'UMP avait lieu aujourd’hui, il balaierait la concurrence. Il reste le plus populaire aux yeux des militants, même si sa cote s’effrite légèrement dans les sondages. Mais après ? Et au-delà ? Le parti est en miettes, rongé par les affaires, ruiné. Et les fausses factures de Bygmalion, après tout, concernent la campagne présidentielle de 2012. Nicolas Sarkozy sera-t-il épargné par l’affaire, ne serait-ce qu’en termes d’image. Cette histoire n’est pas encore écrite. Prendre le parti pour lui serait une manière de ne pas subir, de reprendre l’initiative, ce qu’il sait faire. Une candidature à la présidence de l’UMP équivaudrait à une déclaration officielle à la présidentielle de 2017.
Sa possible future campagne
"Ce ne sera pas avec les Morano, Hortefeux et autres Guéant" : c’est un ancien qui l’a rencontré rue de Miromesnil qui l’affirme. Il veut tout changer, sans doute pour se changer lui-même. Ses fidèles risquent d’être déçus, ils seront relégués au deuxième rang. Nicolas Sarkozy veut du sang neuf. Mais s’il revient, s’il l’emporte, le parti se brisera, François Fillon et ses amis s’en iront, il rejouera le R-UMP, la droite se recomposera, ils sont nombreux à le penser au sein du parti. La France de 2017 n’est plus celle de 2007. Le rejet de la classe politique est massif. Nicolas Sarkozy n’y échappe pas. S’il n’y va pas là, alors il ne reviendra plus. S’il y retourne, ce sera un champ de mines. De quoi faire réfléchir tout l’été.
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