Sarkozy candidat virtuel
L'Elysée et moi, c'est du sérieux. Tout au long de l'émission, le chef de l'Etat a posé ses jalons d'une annonce de candidature prochaine. "Je suis très déterminé" a-t-il expliqué. Une question d'orgueil probablement alors que les sondages le donnent battu.
Donc, Nicolas Sarkozy a d'abord et surtout envoyé des signaux à son camp, à son électorat pour le mobiliser. L'heure de la bataille a sonné. Une stratégie politique en trois points.
D'abord, la fausse pudeur, non pas pour créer du désir, de l'attente, mais pour être dans la peau d'un Président-protecteur même si le contexte économique n'est pas favorable.
Pour ses adversaires, avant d'être le Président de la République jusqu'au bout, il est surtout candidat de l'UMP à partir de maintenant. Tout cela est bien agaçant semble dire l'un des collaborateurs de François Bayrou, l'eurodéputé Jean-Luc Benhamias : "Il est pleinement en campagne, qu’on arrête de dire que Nicolas Sarkozy n’est pas en campagne !".
Deuxième point de la stratégie, avancer masqué
Sans les nommer, tout en se mettant au-dessus des querelles partisanes, un sacré numéro d'équilibriste qui n'a trompé personne, le Président sortant, comme dirait l'autre, a vertement critiqué celles et ceux qui prétendent à ses fonctions actuelles. Marine Le Pen qui le talonne dans les enquêtes d'opinion. "Je me dis qu’on utilise les peurs des gens, les souffrances des gens mais qu’in ne veut pas être à leur coté".
François Hollande, évidemment, a ce matin les oreilles qui sifflent. Nicolas Sarkozy l'a pris pour cible prioritaire, logique le socialiste est en position de l'emporter. En plus d'être arrogant, l'élément de langage favori de la droite, le candidat du PS est un camelot sans talent : "Les Français sont très lucides, ce qui les inquiète ; c’est quand ils sentent qu’on leur raconte n’importe quoi sans aucune précision".
Le dernier point de la tactique, c'est du déjà vu et entendu.
"J'ai changé" . Il ne l'a pas dit comme ça mais ça voulait dire ça.
L'humanisation du locataire de l'Elysée, ses doutes, un peu d'auto-flagellation, sa lucidité. Bref, la version 2012 du célèbre "j'ai changé" de 2007 dans l'espoir de recoller les morceaux avec une opinion majoritairement anti-sarkozyste : "Vous me demandez si en cinq ans j’ai tout réussi ? oh là, si vous saviez comme je suis plus lucide ; si j’avais un mot à dire je dirais une certaine forme d’authenticité".
Tout ceci relève d'un habile enfumage électoraliste dénonce l'opposition. Benoit Hamon est le porte-parole du parti socialiste : "Il a peut être changé lui, c'est ce qu'il raconte […] mais nous ont préfère changer de président de la République".
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