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Réforme des retraites : travailler plus et gagner moins

Un nouveau dossier sensible va empoisonner le gouvernement : celui des retraites. C'est la conséquence directe d'une croissance en berne : il faut réformer le système plus tôt que prévu...
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Et oui, dès cette année, et
non en 2014 comme prévu. Il y a urgence, car il faut redresser les comptes
publics pour ne pas fâcher définitivement Bruxelles qui observe à la loupe les
efforts de la France pour diminuer son déficit.

Le trou des retraites va
atteindre 25 milliards en 2020. La réforme du précédent gouvernement en 2010 ne
suffit pas. Aujourd'hui à la mi-journée, le Premier ministre met  en place un groupe d'experts qui va donner
des pistes. L'entourage de Jean-Marc Ayrault laisse entendre que les retraités
pourraient être mis à contribution et puis, on va sans doute encore travailler
plus longtemps...

C'est  nouveau,
les socialistes ne sont plus du  tout
opposés à l'allongement de la durée de cotisation

Ça a longtemps été un tabou
au PS, on se rappelle les déclarations de Martine Aubry en 2010. La patronne du
PS avait d'abord reconnu qu'on allait vers un âge effectif de départ à 62 ans
avant de rétropédaler et de maintenir le curseur officiel à 60 ans en admettant
que selon l'espérance de vie, il faudrait sans doute travailler plus.

A l'époque Martine Aubry a
pris de plein fouet l'aile gauche du parti notamment et surtout Henri
Emmanuelli le député des Landes était totalement opposé à tout allongement de
la durée, aujourd'hui il a changé d'avis :

"La biologie fait qu'il faut se
poser la question de la durée de cotisation. Je vois des gens qui auront passé
plus de temps dans la retraite que dans la vie active."

 Ce revirement n'étonne pas
André Chassaigne, le patron des députés du front de gauche comprend Henri
Emmanuelli, il soutient son gouvernement. Mais le député communiste lui reste
fidèle à ses principes,  pas question de
travailler plus longtemps pour financer les retraites. Lui estime qu'il faut
"trouver des ressources nouvelles".

 C'est une vraie différence
entre la gauche et la droite : pour réformer les retraites, il n'y a pas 36.000
solutions : on
baisse les pensions, on augmente les cotisations et/ou on allonge la durée de
cotisations...

A droite c'est clair : un
seul levier : travailler plus longtemps. Le député UMP Hervé Mariton ne voit qu'un "curseur à déplacer, c'est l'âge de la retraite".    

Des arrière-pensées "clientélistes" ?

En 2010, le gouvernement
Fillon a choisi d'allonger progressivement l'âge de départ à la retraite à 62
ans. Et quand il est arrivé au pouvoir, François Hollande s'est empressé de
rectifier le tir, le député de la droite populaire Thierry Mariani dénonce l'absence
de logique et les arrière-pensées "clientélistes".

  Clientéliste le gouvernement
socialiste? Ni plus ni moins que le gouvernement Fillon qui n'a pas mis les
retraités à contribution pour des raisons électorales. Aujourd'hui  le gouvernement n'ose pas toucher aux régimes
des fonctionnaires. Mais il veut mettre à contribution les retraités, ça aussi
c'est nouveau...

 L'idée, c'est de ne plus
indexer les pensions à l'inflation, pour qu'elles augmentent moins vite... A
Matignon, les conseillers ont déjà prévu de quoi calmer la grogne des
retraités, il y aura une contrepartie, elle portera sur la dépendance...

 

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