Quand la Cour des comptes tape sur les doigts du gouvernement
Quand vous écoutez des élus
socialistes, ceux qui sont plutôt à gauche dans
le PS, vous entendez tout de suite que la
Cour des comptes a tapé là où ça fait mal et qu'elle se pique de politique : c'est le reproche que lui font, en chœur, le député
Henri Emmanuelli, "ça n'est pas son rôle ", et la sénatrice Marie-Noëlle Lieneman, "la Cour de comptes n'est pas là pour imposer une politique au pays".
Le problème pour ces socialistes, c'est que ces propositions vont dans le sens du gouvernement. La Cour des comptes dit simplement
qu'il faut réduire encore plus la dépense et que le sacro-saint objectif des
3% de déficit ne sera pas tenu, quoi qu'il arrive. Et là, d'autres socialistes
répondent que si, cet objectif reste valable. C'est le cas du président des
députés socialistes, Bruno Leroux : "Aujourd'hui nous maintenons cet objectif de 3%".
Donc pour l'instant, l'objectif de
déficit n'est pas revu à la hausse. En revanche, François Hollande a
annoncé dès hier que les prévisions de croissance, elles, seraient revues à la
baisse. Preuve que ce rapport de la Cour des
comptes a bien quelques effets politiques.
L'UMP a bien lu que la Cour
recommandait d'en finir avec les hausses d'impôt qu'elle qualifie de "massives "
et qu'il fallait donner une "priorité absolue" aux économies avec une réforme
de l'Etat.
Des réformes que ne mènent pas le
gouvernement pour l'ancien ministre UMP du Budget, Eric Woerth : "Il fait du Nicolas Sarkozy en moins bien. Il n'y a pas d'économies sur la dépense publique sans réforme de l'Etat."
Chez les centristes, on souligne
aussi le manque de courage politique de la majorité. Le député UDI, Yves Jégo, estime que "monsieur Hollande a un problème avec sa majorité".
Et quelles sont les solutions
avancées par la Cour des Comptes?
Une réforme des services de l'Etat,
on l'a dit, mais aussi de tailler sévèrement dans les dépenses des
collectivités locales. "Faire mieux avec moins est
possible " a expliqué hier le président de la Cour des comptes, le socialiste Didier Migaud.
Le problème, relève Florian
Philippot, le vice-président du Front national, c'est que les collectivités locales
sont en majorité gérées par la gauche...
Et hier, justement, Jean-Marc Ayrault a annoncé une
cure d'austérité pour 2014 et 2015 pour les collectivités locales. Le Premier ministre s'est
immédiatement mis à dos les élus. Les associations d'élus, qu'elles
soient de gauche ou de droite ont dénoncé un coup de massue sans précédent
et sans concertation. Le rapport de la Cour des comptes, qui tombait bien pour le gouvernement, n'a pas suffit à faire passer la pilule...
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