Primaire socialiste : un deuxième débat animé mais sans heurt
Retenez-moi ou je fais un malheur... Les six candidats se sont bien tenus et retenus et le débat n'a pas tourné à la foire d'empoigne. L'essentiel a été préservé : l'unité. Surtout ne pas casser la dynamique positive, renforcée par la victoire au Sénat, et éviter les comparaisons avec une UMP déchirée, divisée, empêtrée dans les affaires.
C'est vrai, il y a eu de la cacophonie parfois. Mais elle ne résume pas le débat d'hier soir. Les prétendants à l'investiture présidentielle ont évoqué la crise, l'emploi, le pouvoir d'achat, les questions de sécurité et d'immigration. Des différences, des désaccords il y en a mais chaque candidat et candidate a compris l'enjeu : revenir au pouvoir en mai 2012.
Pas de coups tordus donc, pas de coups bas. Pas trop en tout cas.
L'échange le plus vif a opposé les deux outsiders. Arnaud Montebourg et Manuel Valls, parfaits dans leurs rôles, dans leurs costumes idéologiques, le premier à gauche, le second plus à droite. Ça sent les combats futurs, 2017 et au-delà. Quand Valls veut une TVA sociale, Montebourg le compare à François Fillon.
Ségolène Royal, en retard dans les sondages, est passée à l'offensive. Sans être agressive, elle défend des positions justes et efficaces dit-elle. Mesure à gauche toute : "Moi je veux inscrire dans la loi l'interdiction des licenciements boursiers".
Enfin, les favoris, Martine Aubry et François Hollande, sont déjà clairement dans le second tour. Ils se posent en arbitre, en rassembleur : "La modernité c'est de changer de système, ce n'est simplement de rafistoler. Et là, je parle au nom de nous tous", a dit la maire de Lille, déterminée pour faire oublier sans doute le pacte avec DSK.
Le député corrézien, lui, est resté en retrait. Au-dessus de la mêlée. Style chiraco-mitterrandien. Prenant la parole pour conclure, pour faire la synthèse, pour apparaître comme l'homme du consensus et du compromis : "Il y a des idées, c'est bien. La seule façon d'en sortir, c'est d'être dans l'offensive".
On a tendance à l'oublier mais il était là. Le radical Jean-Michel Baylet a fustigé, une nouvelle fois, le projet du PS qu'il qualifie de dirigiste.
A l'issue du débat, les rédactions ont reçu une rafale de communiqués de l'UMP. "Ennuyeux", "archaïque", "dangereux", "consternant", "des poncifs et des vœux pieux", "manque de cohérence"... Les leaders de droite oublient juste de préciser qu'ils n'échapperont pas, eux non plus, à une primaire en 2017.
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