Cet article date de plus de dix ans.

Pierre Gattaz : "Le patron a peur d'embaucher en France"

Invité de France Info mercredi matin, le patron du Medef a brocardé la politique du gouvernement, appelant à de "vraies mesures". Pierre Gattaz insiste sur la souffrance actuelle des dirigeants d'entreprises. Il tire aussi à boulets rouges sur le compte pénibilité, ce "monument de complexité" selon lui.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Pierre Gattaz est arrivé à France Info, mercredi matin, avec un pin's un peu particulier accroché au revers de sa veste. Sur celui-ci, on peut lire "Un million d'emplois ", soit l'engagement d'embauches du Medef en contrepartie du pacte de responsabilité et du CICE. Le président du Medef l'affirme d'emblée : "Tout ce que je fais, c'est pour l'emploi et la croissance du pays ". C'est pourquoi il n'est absolument pas en phase avec la politique gouvernementale : "Il y a urgence à prendre de vraies mesures [...] L'embauche est une conséquence d'un terreau de compétitivité retrouvée ". Conséquence : "Nous avons applaudi au discours de Manuel Valls, 'jaime l'entreprise', mais il faut des mesures en cohérence avec ces beaux discours ".

Le compte pénibilité, "un monument de complexité qui angoisse les petites PME"

Dans le viseur de Pierre Gattaz, le compte pénibilité, un "flagrant délit de complexité " selon lui. Du coup "nous demandons un moratoire au minimum de cette disposition ", qui aboutira in fine à la suppression tant réclamée par le Medef. Le patron des patrons n'a pas de mots assez durs pour qualifier ce dispositif "anti-compétitif, anti-économique ".

"Ni à gauche, ni à droite "

En martelant son discours, Pierre Gattaz a une certitude : "Les entreprises s'engagent, c'est le gouvernement qui ne s'engage pas ". Sur les 35 heures, "nous avons proposé que chaque entreprise puisse négocier avec ses salariés ". Sur l'ISF, dont il vient de réclamer la suppression, "c'est un poison qui détruit l'entreprise ". Du côté du Medef, "on n'a pas un bouton sur lequel on va appuyer pour créer de l'emploi ".

"J'ai un discours de vérité, je suis sur les idées. Quand ce n'est pas bien, je le dis"

Pourtant, le président du Medef, auteur régulier de saillies médiatiques volontairement provocatrices, l'affirme : "nous ne sommes ni à gauche, ni à droite ". Lui, ce qu'il veut c'est dénoncer la "souffrance, le malaise des dirigeants d'entreprises ". Et pour cela : "Je ne suis pas dans le politiquement correct ".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.