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NKM et la droite la plus bête du monde

Ah, l'univers impitoyable de la vie politique ! Après le coup de gueule de Dominique Voynet à Montreuil mardi, voici l'enfer de la droite parisienne pour Nathalie Kosciusko-Morizet.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Paris brûle-t-il ? La
question se pose pour NKM, qui confiait hier en sortant du métro : "Les
observateurs se trompent. Rien n'est joué dans la tête des
Parisiens. Personne n'a encore gagné
." Pour la candidate de l'UMP à la
mairie de Paris, c'est un peu l'histoire qui se répète avec "la droite la
plus bête du mond
e", expression attribuée à l'ancien président du Conseil
Guy Mollet, détournée depuis pour qualifier cette droite parisienne qui n'en
finit pas de se déchirer depuis la fin du règne de Jacques Chirac. 

"Nathalie était trop
sûre d'elle en arrivant, elle aurait dû être plus diplomate"
, se désole
un ancien qui date du Grand Chelem, quand le RPR régnait sans partage sur une
capitale mise en coupe réglée par les lointains héritiers du gaullisme
triomphant. Nathalie Kosciusko-Morizet, depuis son entrée en campagne il y a
six mois, doit composer avec un aréopage de vieux barons qui n'apprécient guère
la nouveauté et ne veulent surtout pas être bousculés par cette femme tout
aussi conquérante que pressée, pour ne pas dire brutale. Philippe Séguin, trop
aimable, s'y était brisé le moral et les reins il y a douze ans déjà. 

NKM paye cher sa déclaration d'amour au métro parisien
?

La "twittosphère "
s'est délectée de sa récente interview dans le magazine Elle , sur le métro "lieu de charme, à la fois anonyme et
familier
", qui réserve des "moments de grâce ". Cette poésie souterraine
a consterné ses amis. NKM aurait peut-être dû se méfier de ce sujet à piège. Il
y a d'ailleurs une sorte de malédiction du métro, qui remonte à la campagne
présidentielle de 1974, quand Françoise Giroux avait coincé le candidat Valéry
Giscard d'Estaing ignorant le prix du ticket RATP. Ce qui n'a pas empêché VGE
d'être élu président.

NKM est aujourd'hui à la peine avec ses listes ?

Elle doit gérer les
dissidents qui ont pris le maquis : Dominique Tiberi, fils de Jean, dans
le Vème arrondissement, ce sera dur de faire table rase du clan corse du
Panthéon. Marie-Claire Carrère-Gée, chiraquienne, candidate contre elle dans le
14ème. Ou encore Christian Le Roux soutien de NKM dans le 7ème qui affrontera Rachida Dati, la maire sortante, pourtant
candidate officielle de la même NKM. Sans parler des centristes qui monnayent
cher leur ralliement. La péniche UMP est déjà bien chargée...

C'est une histoire qui se répète depuis 2001 ?

La guerre des droites à
Paris, version 2013, se résume en un bras-de-fer en coulisses entre copéistes
et fillonistes. Personne, pas même Nicolas Sarkozy aux dires d'une ex-ministre,
n'a intérêt à voir NKM l'emporter dans la capitale. Parce qu'elle deviendrait
alors une candidate sérieuse pour 2017. Mais attention : nous sommes à 4
mois des municipales. Rien n'est plié, la campagne parisienne reste très
ouverte. Nathalie Kosciusko-Morizet doit se battre sur deux fronts. Contre sa rivale socialiste Anne Hidalgo. Et contre une partie de
ces "amis " UMP qui ne lui veulent que du bien. NKM le promet :
"L'entre deux tours sera très brutal".

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