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LSK, la nouvelle vie de Dominique Strauss-Kahn

Alors que le débat sur les impôts et la dette donne le tournis, un ex-présidentiable, spécialiste des questions budgétaires, tourne discrètement la page en se lançant dans les affaires : c'est DSK. Il y a une vie après la politique ?
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Oui, et Dominique Strauss-Kahn est en l'incarnation, malgré
ses déboires. L'ancien patron du Fonds Monétaire International, en annonçant par
un simple communiqué hier, la création d'une banque d'investissement, intitulée
LSK, démontre en tous les cas qu'il a repris pied dans le monde réel, après sa
descente aux enfers.

L'interminable feuilleton judiciaire DSK n'est d'ailleurs
pas achevé, puisque son procès en correctionnelle pour proxénétisme aggravé
dans l'affaire du Carlton de Lille n'a pas encore eu lieu. Cela fait près de deux
ans et demi qu'il a été arrêté à New-York, et celui qui était de toute évidence
le futur président de la République, a pris son temps pour constituer sa propre
société de conseil, baptisée Parnasse. DSK s'est partagé entre des conférences données
dans le monde entier, comme le fait Nicolas Sarkozy, et des activités de
conseil auprès de dirigeants étrangers, Serbie et Sud Soudan pour ceux qui sont
rendus publics, les autres restent dans l'ombre, activité qu'il a donc décidé
de privilégier...

Dominique
Strauss-Kahn prend la tête d'une banque d'affaires...

Le voilà président du Conseil d'administration de LSK,
traduisez Leyne Strauss-Kahn, une compagnie financière appartenant à un banquier
d'affaires Thierry Leyne, qui sévit dans de nombreux pays. L'ex-patron du FMI
renoue avec la finance internationale. Il lui fallait une structure pour
répondre à de nombreuses demandes. Dominique Strauss-Kahn a décidé de ne plus
faire dans l'artisanal et de passer à la vitesse supérieure. Dernier exploit en
date, sa visite très médiatisée à Belgrade, la semaine dernière, à l'invitation
du premier ministre Serbe : DSK y a fait sensation.

L'Elysée s'en est
inquiété ?

Des coups de fils ont été passés à Belgrade pour tenter de
dissuader les autorités locales de faire appel à un économiste à la réputation
sulfureuse. Ce à quoi un dirigeant serbe a répondu qu'il n'allait pas se
passer des services du "meilleur économiste de la planète".
Visiblement, DSK dérange toujours. Et certains au plus haut niveau à Paris
semblent redouter la comparaison, à un moment où l'exécutif se débat avec la
vraie-fausse pause fiscale et plonge dans les sondages. Toute la gauche
française s'est détournée de la bête DSK. Cette amorce de réhabilitation au
niveau international, avec une expertise qui ne sera pas forcément celle de la
France, ne peut qu'irriter.

Le retour en
politique, il l'a déjà dit, c'est terminé ?

Il le répète à chaque fois que la question lui est posée, la
dernière fois c'était sur CNN : il n'y repiquera pas, c'est fini. Il n'en
veut plus, il est ailleurs. L'homme semble plutôt apaisé aujourd'hui, détaché
des évènements. Il sait très bien qu'il fait toujours figure de paria, même si
après une longue période de décantation, le temps fera son œuvre. DSK pourrait
fredonner "pour moi la vie va re commencer". Cette autre vie,
après la politique, qui a déjà démarré, malgré l'agenda
judiciaire.

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