Les services publics au régime sec
Quand on parle de réduction du train de vie de l'Etat, les fonctionnaires sont évidement en première
ligne. Logique puisque l'Etat est leur patron.
Dans les services publics, cette
politique s'est d'abord traduite par le non-remplacement d'un fonctionnaire sur
deux partant à la retraite. Une mesure voulue par Nicolas Sarkozy et abrogée par son successeur, mais dont les effets se sont poursuivis en
2012, qui même connu un record avec une
diminution d'un peu moins de 30.000 postes
malgré les embauches d'enseignants.
Concrètement, ça fait des trous
dans les services. Et dans certaines
branches, c'est compliqué pour ceux qui
restent. C'est ce qu'a expliqué cet agent
hospitalier auvergnat à la ministre de la Fonction publique, Marylise
Lebranchu, venue prendre le pouls de ses troupes en fin de
semaine dernière : "On supprime des emplois, on
redéploie, on ne titularise plus les personnels. Il y a une diminution de
personnel constante et qui en pâtit ? C'est le patient. les conditions de
travail sont exécrables, on rappelle les agents sur leurs repos annuels, sur
leurs congés hebdomadaires. Ca devient intolérable ".
Moins de fonctionnaires donc,
c'était le but recherché, et qui
plus est, moins bien payés. Le gel du point d'indice revient à celà. Gel et même surgel, puisque ça dure depuis plusieurs années. Et
selon la ministre Marylise Lebranchu, ça va continuer : "Le point d'indice des fonctionnaires est gelé
depuis 2010. Il est encore gelé en 2013 et sans doute en 2014. Les
fonctionnaires payent leur contribution face à la crise et au déficit public.
C'est pour ça que quand on les présente comme des privilégiés, je trouve ça
injuste ".
Augmentation mécanique des
dépenses
Les dépenses
publiques ont baissé de 300
millions d'euros du fait de l'effort demandé.
C'est un premier résultat. Mais les dépenses de l'Etat augmentent
mécaniquement de six à sept
milliards d'euros par an, du fait des frais de
gestion, du renchérissement du coût de la vie etc. Donc pour obtenir une
baisse effective de 500 millions, il faut
en fait économiser 7 milliards et demi.
Sur le terrain, c'est par
exemple la gendarmerie qui ne peut plus remplacer ses voitures, des bâtiments qui sont moins bien
entretenus et dont certaines parties doivent même
être fermées. Ce sont des
réhabilitations de prisons menacées, des
travaux commencés qui sont interrompus,
quitte à risquer des pénalités, des
logements de fonction remis en question ou des
véhicules de moindre cylindrée. La liste des trucs et astuces pour
économiser est longue. Alors
forcément, ça passe mal. Et Marylise Lebranchu ne peut pas promettre
grand chose d'autre qu'encore des efforts : "On
va essayer de réparer, de renforcer. Mais c'est pas en six mois, ni même en deux
ans, qu'on va régler le problème ".
Les syndicats
commencent à trouver les bonnes paroles un peu courtes. Cet agent CGT rencontré
par Marylise Lebranchu a le sentiment d'entendre un double discours : "La ministre, il semblerait, avance dans notre sens,
c'est à dire défendre le service public. Et le gouvernement passe en force.
Alors des paroles d'un côté, des actes de l'autre. Il y a un discours et une
application qui nous semble incompatible avec la défense des services
publics ".
Voilà qui promet un automne social à risques pour le
gouvernement. Et ce n'est pas le budget
2014 qui fera retomber la tension.
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