La forme que prendra lacérémonie a été communiquée hier soir par l'Elysée. François Hollande se rendrasur la base aérienne de Villacoublay après le Conseil des ministres et attendraThierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret à leur descented'avion, au côté de leurs familles. Puis tout le monde s'isolera un moment, letemps des retrouvailles. Le chef de l'Etat a choisi de prononcer ensuite unecourte allocution. Les anciens otages du Niger pourront évidemment s'exprimers'ils le souhaitent. François Hollande ne va pas bouder son plaisir, cesmoments de joie et de communion nationale se font plutôt rares depuis sonélection.Son entourage évoquaithier soir " une journée folle " .Le président, en déplacementen Slovaquie, connaissait la nouvelle depuis le matin. Et ne l'a annoncée qu'enfin de journée depuis Bratislava, notamment parce qu'il voulait s'entretenir auparavantau téléphone avec les familles. "C'est une délivrance pour elles, maisaussi une excellente nouvelle pour les Français" , a expliqué un soutien du chefde l'Etat, avant d'ajouter comme pour couper à tout éventuel commentaire deceux qui pourraient trouver la séquence étrangement opportune: "Ce n'estqu'une parenthèse heureuse dans un contexte très difficile. Ce moment n'enlèverien aux problèmes que nous avons à affronter sans attendre". Rien n'a filtré sur lesconditions de la libération des ex-otages ?"Iln'y a eu ni rançon, ni opération militaire ", répétait en boucle hier soirle ministère de la Défense, qui a révélé au passage que Jean-Yves le Drian s'étaitrendu à deux reprises à Niamey dans le plus grand secret ces dernièressemaines. Des intermédiaires étaient au contact avec les ravisseurs, secontente d'ajouter les services du ministre de la défense. Le chef de l'Etatn'a pas manqué de remercier le Niger et son président Mahmadou Issoufou, au cœurdes négociations. Nous n'en saurons pas plus, pas pour l'instant, comme àchaque fois que des otages sont remis en liberté. Ce type d'évènement fait habituellementl'objet d'un consensus national.Vous disiez "parenthèse heureuse". Leretour au réel sera immédiat pour François Hollande ?L'Elysée avait le triomphemodeste hier soir. Le président sait bien qu'il n'y aura pas de pause dans ledébat fiscal, qui reprendra ses droits dès demain, avec la réception despatrons du football sur la taxe à 75%. Les agriculteurs bretons ne vont pasdésarmer et manifesteront samedi, même si Jean-Marc Ayrault a annoncé lasuspension de l'écotaxe. Il faudra également gérer les affirmations du magazineValeurs Actuelles , qui accuse ce matin l'Elysée d'avoir mis en place un " cabinetnoir pour enquêter illégalement sur les archives de Nicolas Sarkozy. Peuimporte si le propos est avéré ou non, les commentaires explosent déjà surTwitter, sous l' hashtag oumot-dièse "#hollandegate". La machine infernale ne s'arrête jamais.Le président, lui, réfléchit à une réorganisation de l'exécutif. Parce quel'urgence est là. François Hollande va tout de même prendre le temps de savourerle moment de bonheur qu'il partagera tout à l'heure avec les ex-otages et leursfamilles. Un instant certes éphémère. Mais pourquoi s'enpriver.