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Le nucléaire de retour dans la campagne présidentielle

Après le débat sur le coût de la sortie du nucléaire il y a quelques semaines, vient de débat sur le coût (élevé) de la poursuite du programme nucléaire français.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

L'autorité de sûreté nucléaire, l'ASN, a recommandé hier d'importants aménagements des centrales pour éviter une catastrophe type Fukushima. Construction de centre de commandement bunkerisé, de groupes électrogènes et de système d'approvisionnement en eau "d'ultime secours". Le président de l'ASN évoque des dizaines de milliards d'euros d'investissement sans plus de précision. Pas plus de 10 milliards supplémentaires a immédiatement tempéré EDF.

Ecologistes en embuscade

Suffisant en tout cas pour alimenter le moulin des écologistes. Pour Cécile Duflot, numéro 1 d'Europe Ecologie-Les Verts, mieux vaut démanteler les centrales que les finances publiques : "Ce choix, c’est de savoir si on dépense de l’argent à fond perdu pour des vieilles centrales ou si on décide d’investir dans les énergies renouvelables" .

Facture en hausse

Eric Besson, le ministre de l'Industrie, l'a reconnu. Il prévoit une augmentation de moins de 2% sur l'ensemble des 10 années que pourraient durer les travaux. Pas de quoi remettre en cause selon lui le bas coût de l'électricité en France mis en avant par Nicolas Sarkozy pour défendre la filière nucléaire.
Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre de l'Ecologie, l'argent ne doit de toute façon pas entrer en ligne de compte : "la sureté en France, nous ne la concevons pas dans un marchandage […] toutes les prescriptions de l’autorité de sureté nucléaires doivent être mises en œuvre" .

Des prescriptions… quand ?

Pas avant la présidentielle. L'ASN a donné à EDF et Areva jusqu'au 30 juin pour lui présenter des mesures. Si la ministre de l'Ecologie ne ferme pas la porte à des fermetures de centrales, tout cela ne devrait pas intervenir avant les échéances électorales à moins qu'un geste soit décidé avant. L'ex-Vert passé au Modem Jean-Luc Benhamias ne serait pas surpris que Nicolas Sarkozy choisisse d'arrêter le site de Fessenheim en Alsace, qui compte les plus vieux réacteurs de France : "je pense que les pressions multiples, des alsaciens déjà […] et puis la pression voisine de nos amis Allemands, font qu’à un moment donné cette centrale n’est plus du tout utile".

 
Le rapport de l'ASN ne recommande aucun arrêt immédiat, un rapport de la Cour des Comptes sur le coût du nucléaire attendu fin janvier pourrait toutefois fournir de nouveaux éléments. Politiquement, fermer Fessenheim permettrait au chef de l'Etat de couper l'herbe sous le pied de François Hollande qui a fait de l'arrêt de la centrale alsacienne son geste écolo symbolique.

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