L'UMP au bord du précipice
Ce qui devait arriver, arriva
La perquisition menée hier au domicile de Guillaume Peltier, vice-président démissionnaire de l’UMP, démontre que désormais la vie du parti sera rythmée par le feuilleton Bygmalion qui ne fait que commencer. Et pendant ce temps, François Fillon enfonce le clou : l’ex-Premier ministre, membre de la troïka installée à la tête du parti après la démission de Jean-François Copé, réunissait hier soir les troupes de sa formation Force républicaine. Et a démâté les deux années de présidence Copé, sans jamais le citer. Problème de leadership, de projet politique et d’éthique, pointés par un François Fillon qui veut coûte-que-coûte faire valider le principe selon lequel le futur patron de l’UMP ne pourra pas se présenter à la primaire. Pour barrer la route à Nicolas Sarkozy. Le bureau politique statutaire de mardi prochain sera donc capital pour la survie du parti. Ou ça passe, ou ça casse.
Ce qu'il va se passer
Les instances vont dire, par un vote, si oui ou non la troïka des anciens premiers ministres détiendra les clefs du parti jusqu’au congrès à l’automne. Problème: cette solution n’était pas prévue par les statuts. La constitutionnaliste Anne Levade, qui préside la haute autorité chargée d'organiser les primaires en 2016, dira le droit. Le vide juridique est complet. Sarkozystes et Copéistes s’y sont engouffrés, en posant la question : mais qui va verser les salaires, signer les chèques ? Ce n’est donc pas fait. L’UMP est entrée dans une zone de turbulences.
Juppé pose ses conditions
Le maire de Bordeaux - il l’écrit sur son blog- veut que son attelage « ne soit pas source de division », et qu’il fasse consensus, et qu’il ait « les moyens d’organiser le fonctionnement de l’UMP sur des bases administratives et financières totalement clarifiées ». La troïka dispose de soutiens : Christian Jacob, pourtant proche de Copé, a pris la défense du trio hier en réunion de groupe à l’Assemblée. Mais certains contestent la légitimité des trois ex-locataires de Matignon : Juppé et Fillon sont deux candidats à l’Elysée et Raffarin à la présidence du Sénat. Ils ne sont pas neutres. Et pourquoi pas Edouard Balladur ? Lui au moins ne brigue rien depuis longtemps.
Nicolas Sarkozy impacté
L’ancien président connaît sa première déconvenue dans les sondages. S’il décroche, il ne pourra plus revenir, analyse un responsable du parti. C’est pour cela que sa garde rapprochée monte en première ligne pour évoquer son possible retour. Une course contre la montre a débuté pour la prise de contrôle d’un parti à deux doigts de l’implosion.
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