L'avenir de l'Europe dans le brouillard
"All you need is love " chantaient les Beatles. Cet appel à l'amour entre les peuples
s'applique aujourd'hui à l'union européenne. François Hollande s'inquiétait du
désamour entre l'Europe et les citoyens cette semaine dans la presse. Et en Allemagne, des sondages ont montré que près d'un Allemand
sur deux se passerait volontiers de l'Europe. La tendance n'est pas
nouvelle, mais quatre années de crise
l'ont encore accentué. Il faut dire qu'un de ses effets a été de mettre de côté
la seule institution européenne directement élue par les citoyens, le Parlement européen, regrette l'eurodéputé Modem Jean-Luc
Benhammias, qui déplore que les propositions des
parlementaires n'aient pas assez été prises au sérieux par les chefs d'Etats et
les gouvernement, qui ont géré la crise principalement à travers le Conseil
européen, c'est à dire la tête de l'exécutif de l'Union.
Et la crise continue à faire bouger les lignes. A la veille du sommet européen, la chancelière allemande Angela Merkel,
engagée dans une campagne électorale d'ici
l'automne 2013, a fait plusieurs propositions de réformes, notamment la création d'une sorte de second
parlement, réservé aux pays membres de la
zone euro, ce qu'approuve l'eurodéputé UMP
Philippe Juvin, qui estime que les députés des
pays qui n'ont pas l'euro n'ont pas à influer sur les politiques européennes où
la monnaie unique a un rôle. Il vise surtout les Britanniques.
Et Angela Merkel a lancé un autre pavé dans la mare : la
création d'un super commissaire européen aux finances et au budget, qui pourrait contrôler les budgets
nationaux. C'est que la priorité pour le
gouvernement allemand aujourd'hui, c'est
plus la maîtrise du budget que la réforme politique de l'Europe. Pour l'instant
la proposition reste en l'air. François
Hollande l'a rejetée, à moins qu'on avance
sur une plus grande mise en commun des budgets, à
travers la mise en place d'Eurobonds, qui permettraient de mutualiser les
dettes, ce que refuse l'Allemagne.
Cette question du
supercommissaire, non élu donc, fait
ressurgir le débat entre europe fédérale et europe des nations. Le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan estime qu'une telle réforme sonnerait le glas des
démocraties et appelle à revenir d'urgence à une Europe tissée par des
coopérations entre les pays sur des dossiers précis.
Le président du
Conseil européen, Herman Van Rompuy, a rendu un rapport sur la
réforme de l'Europe. Il reconnaît le besoin de
démocratisation, mais ne fait aucune proposition concrète pour y
parvenir.
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