Cet article date de plus de neuf ans.

Jacques Toubon : "Pas question de renvoyer des Soudanais ou des Erythréens"

Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, était l'invité de France Info ce jeudi. Auteur d'un rapport critique sur la situation à Calais, il estime que l'éloignement de certains migrants voulu par le ministre de l'Intérieur doit être pratiqué avec prudence, sous peine de renvoyer dans leur pays des migrants qui y seraient en danger.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Dans son rapport rendu lundi, le Défenseur des droits, Jacques Toubon, critique l'action de l'Etat dans le dossier de la "jungle" de Calais. Il estime que les annonces faites par Bernard Cazeneuve, en visite sur place mercredi "vont dans le bon sens " et que son rapport a été utile. Il y dénonçait notamment l'insuffisance de la prise en charge sanitaire, la mauvaise volonté du parquet de Boulogne dans la transmission d'informations sur des procédures visant des policiers et le manque de place d'accueil. Autant de thèmes abordés. "Je crois qu'on progresse, mais il est certain qu'on se trouve aujourd'hui dans une sorte d'impasse qui est qu'on ne voit pas comment on peut sortir d'une politique d'enfermement qui dit à des milliers et des milliers de gens "je dresse devant vous un mur ".

Il insiste sur le nécessité du respect du droit des demandes d'asile dans le traitement du problème de Calais. Tant sur le volet administratif que sur le plan logistique, avec des Cada, centres d'accueil pour les demandeurs d'asile. Il se dit inquiet des déclarations du ministre sur l'éloignement de ceux qui ne seront pas dans le circuit de la demande d'asile : "L'éloignement peut frapper des personnes comme les Soudanais ou les Erythréens, dont il n'est pas question qu'on puisse les renvoyer chez eux puisque par définition, ils sont là parce qu'ils sont martyrisés et oppressés chez eux. Donc ça veut dire qu'il y a un problème pour des milliers de gens qui sont tout simplement menacés et je ne vois pas que la France puisse les renvoyer à cette menace ".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.