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François Hollande face au choc FN

Que va faire François Hollande ? Le chef de l’Etat, le PS mais aussi toute la classe politique subissent de plein fouet le choc de la victoire totale du FN aux europĂ©ennes.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (© RF)

 

 

 

 

 

 

François Hollande aura donc vécu son deuxiÚme 21 avril, mais cette fois en tant que président, lui qui était Premier secrétaire du parti socialiste le jour de la défaite de Lionel Jospin.

Douze ans plus tard, les mots - ceux de Manuel Valls hier soir - sont identiques : « choc, sĂ©isme », et les responsables politiques de tous bords, et cela vaut pour l’UMP, se retrouvent totalement dĂ©sarmĂ©s face Ă  la sanction infligĂ©e par le Front national.

"Des leçons doivent ĂȘtre tirĂ©es de cet Ă©vĂšnement majeur", a fait savoir le chef de l’Etat. "Le moment est trĂšs grave pour la France et l’Europe, mais nous devons faire preuve de courage car la France doit se rĂ©former", a dĂ©clarĂ© pour sa part le Premier ministre, en Ă©grenant les mesures prises pour relancer le pays, au cours de cette intervention dĂ©calĂ©e, que vous avez tous vue ou entendue hier soir, une apparition qui relevait plus d’un clip de campagne officielle qui n’a fait que souligner le KO debout encaissĂ© par l’exĂ©cutif.

Parce que la claque est terrible 

6 Ă©lecteurs sur 10 ne sont pas allĂ©s voter. C’était dĂ©jĂ  le cas en 2009, mais cette fois, 1 sur 4 a choisi le Front National dont le message Ă©tait la sortie pure et simple de l’Union EuropĂ©enne. L’abstention massive a sanctionnĂ© les partis classiques. Le FN, comme l’a rappelĂ© Laurent Fabius hier soir, capte Ă  lui seul un dĂ©putĂ© sur trois sur le contingent des 74 attribuĂ©s Ă  la France. La France dĂ©boussolĂ©e a dit non Ă  l’Europe repoussoir et Ă  la politique de François Hollande.

Le chef de l’Etat a peu de solutions devant lui

Le remaniement, c’est dĂ©jĂ  fait. Le prĂ©sident avait changĂ© de Premier ministre au lendemain des municipales perdues par la gauche pour envoyer un signal fort. Huit semaines plus tard, la nouvelle dĂ©faite n’en est que plus humiliante. Les responsables socialistes tablaient sur une victoire courte du FN mais avec un PS Ă  prĂšs de 20 points. C’est le scĂ©nario du pire qui s’est produit, et a dĂ©jĂ  rĂ©veillĂ© les 41 mutins du PS qui rĂ©clament une autre politique.

Il n’est plus possible d’enjamber le scrutin, comme l’envisageait le prĂ©sident.

Et il reste peu d’options sur la table : une dĂ©mission est hors de propos, François Hollande ne l’envisage pas un instant. Une dissolution serait suicidaire. Et renoncer aux 3% serait la nĂ©gation de toute la politique mise en place depuis deux ans.

 

Que peut-t-il faire alors ?

 

Le chef de l’Etat va devoir faire preuve d’imagination, lui qui rĂ©unit ses principaux ministres dans un peu moins de deux heures afin de caler le message qu’il dĂ©livrera demain devant le Conseil EuropĂ©en pour rĂ©clamer un changement de logiciel europĂ©en.

Mais cette réponse ne suffira pas.

 

Les Français ont durablement tournĂ© le dos Ă  la politique, ils n’y croient plus. La prĂ©sidentielle de 2017 se dessine dĂ©jĂ , elle se jouera Ă  trois, et au train oĂč vont les choses, la question est de savoir qui affrontera Marine le Pen au deuxiĂšme tour. François Hollande doit renverser la table, sinon le rejet sera total et dĂ©finitif.

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