François Bayrou : "La France est le pays du blocage éternel"
François Bayrou, président du MoDem, a critiqué mercredi sur France Info la mobilisation contre la loi El Khomri : "Est-ce que la France peut demeurer le pays de tous les blocages, le pays du blocage éternel, où aucun dialogue n'est possible et où chaque fois qu'une proposition est avancée le pays dit non, descend dans la rue et se bloque ? ".
Pour le maire de Pau, il est nécessaire de mener des réformes : "Je ne sais pas si quelqu'un se représente ce que signifie six millions de chômeurs avec leurs familles qui s'inquiètent et s'angoissent, avec un système politique qui ne marche plus ni dans la majorité ni dans l'opposition. (...) Tous ceux qui nous écoutent s'arrachent les cheveux, ils ont le sentiment qu'il n'y a aucune lumière au bout du chemin, et quand il n'y a pas de lumière au bout du chemin, un pays tombe ".
Loi Travail : "Le travail d'explication n'a pas été fait "
En revanche, François Bayrou a critiqué les méthodes et le manque de pédagogie du gouvernement : "Mon jugement est sévère sur le quinquennat (...), ce qui est frappant c'est que le travail du gouvernement n'est pas fait : identifier des problèmes, faire partager cette identification à la société. (...) Il y a un travail d'explication et ce qui me frappe sur cette loi c'est que ce travail d'explication n'a pas été fait ".
Le président du MoDem a également accusé François Hollande de ne pas assumer son rôle de président : "C'est le président de la République qui, naturellement, doit être en première ligne pour faire le travail d'explication. Il n'y est pas, il laisse le Premier ministre en première ligne. On a l'impression d'un affrontement souterrain, larvé ".
Primaire à droite : "Si le ridicule tuait, il y aurait beaucoup de gens en danger "
Alors que Nathalie Kosciusko-Morizet a annoncé mardi sa candidature à la primaire de la droite et du centre, François Bayrou a dénoncé "la multiplication des candidatures diverses et variées ". "Si le ridicule tuait, il y aurait beaucoup de gens en danger ", a réagi François Bayrou pointant "la multiplication des candidatures diverses et variées qui, pour un grand nombre d'entre elles, n'ont pas la crédibilité de la fonction présidentielle ".
"Je n'ai jamais pensé beaucoup de bien de la primaire, de cette idée de primaire ", a déclaré le président du MoDem. "Cette idée de primaire à mon sens est risquée. Elle pousse à la surenchère et elle pousse à la multiplication des candidatures, qui comme des champignons après la pluie, poussent, explosent et ne dureront pas très longtemps. Cela n'ajoute pas à la crédibilité de la politique ", a commenté François Bayrou. Le président du MoDem, qui ne s'est pas encore porté candidat à la présidentielle 2017, a de nouveau apporté son soutien à Alain Juppé : "Je souhaite qu'Alain Juppé puisse offrir une nouvelle manière de gouverner en France ".
"Les bruits de chiotte " de Najat Vallaud-Belkacem : "Il y a une exemplarité de cette fonction "
François Bayrou a critiqué les propos de Najat Vallaud-Belkacem tenus mardi sur notre antenne. La ministre de l'Education nationale avait qualifié de "bruits de chiotte " des informations de presse sur un dîner secret entre ministres au cours duquel Manuel Valls aurait menacé d'abandonner Matignon si la nouvelle mouture de loi Travail n'allait pas dans son sens.
Le président du MoDem s'en est ému sur France Info : "Un ministre de l'Education nationale a une grande responsabilité dans son expression car il y a une exemplarité de cette fonction que j'ai pour ma part beaucoup aimée ". François Bayrou, président du MoDem et maire de Pau, a été ministre de l'Education nationale de 1993 à 1997.
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