... et "Monsieur l'arbitre" s'appelle Arnaud Montebourg !
Arnaud Montebourg : "M. l’arbitre"
Le chantre de la VIème république est trois fois gagnant. Premier promoteur de la primaire, son initiative est un succès avec un peu plus de 2 millions et demi de votants ; il remporte ensuite le match dans le match, le "duel de l'avenir" face à Manuel Valls qui fait moins de 6% et surtout, le "justicier du PS" se retrouve en position d'arbitre avec ses 17% de voix, cajolé ce matin notamment par François Hollande sur France Culture : "quand il y a 17% qui viennent dire que la mondialisation les inquiète, que les délocalisations c’est une violence, que les banques se sont comportées de manière irresponsables, tout cela mérite non pas simplement d’être écouté, mais traduit par celui, en l’occurrence moi-même, qui doit être le candidat dans l’élection présidentielle […] il faut sans doute sur un certain nombre de points que la mondialisation trouve ses limites".
François Hollande est aujourd’hui dans une position quelque peu délicate. Soutenu par le plus droitier des socialistes Manuel Valls et obligé de courtiser Arnaud Montebourg, l'ailier gauche. D'ailleurs sur le fond, Laurent Fabius partisan de Martine Aubry l'assure sur France Info : le "démondialisateur" est plus proche de la maire de Lille : "la ligne de Martine Aubry est tout à fait compatible avec les principales thématiques d’Arnaud Montebourg" . Laurent Fabius qui par ailleurs ne s'est pas étendu sur les différends qu'ont eu Martine Aubry et Arnaud Montebourg notamment sur le cas Guérini.
Décision dans la journée sur le report des voix
Arnaud Montebourg doit réunir ses soutiens dans la journée et pourrait faire part de son choix dès ce soir. Pour son directeur de campagne, Aquilino Morelle, qui était ce matin chez nos confrères de France Inter, rien n'est acquis : "les voix d’Arnaud Montebourg n’appartiennent à personne ; pas plus à François Hollande qu’à Martine Aubry qui a l’air de considérer qu’elles iraient naturellement vers elles ; je veux rappeler ici très simplement qu’elle était jusqu’il y a peu le principal soutien de Dominique Strauss-Kahn […] il y a meilleur gage d’ancrage à gauche que ce soutien".
Si ce n'est pas sur le fond que se font les ralliements, ce sera peut-être sur la capacité à l'emporter face à Nicolas Sarkozy. C'est l'argument du camp Hollande, relayé par la député Aurélie Filipetti sur France inter : "Une majorité va se retrouver chez François Hollande parce que c’est lui qui peut et qui va faire gagner la gauche en mai 2012".
_ Chez Martine Aubry, on répond que c'est au côté de celle qui fera une politique clairement à gauche, qu'il vaut mieux se ranger. C’est ce qu'explique Benoit Hamon pour qui, afin de déloger Nicolas Sarkozy, il faut des contenus : "c’est les salaire, c’est +mon boulot me permet il de vivre correctement ?+ , ce sont le nombre de prof qu’on trouvera dans les écoles ; ce sont la qualité des services publics […] il y aura une pression des marchés financiers, il y aura une pression des agences de notation […] qui a les épaules pour résister à cette pressions, c’est Martine Aubry".
Les réactions à droite
Dans un premier temps, la majorité s’est efforcée de démentir le succès de cette primaire. 5% des électeurs seulement ont voté, raille l’UMP, c’est 95% qui ne se reconnaissent pas dans ces valeurs de gauche.
_ Dans un second temps, c’est le résultat que pointe la droite. La victoire de la gauche de la gauche au PS, un signe inquiétant, selon François Baroin, le ministre de l’économie sur I-Télé : "on a un parti socialiste éclaté ; une social-démocratie incarnée par Hollande et Valls qui sont affaiblis ; et quand on additionne Aubry, dure, Montebourg, très dur, et Royal qui est quand même brulée sur le buché des vanités socialistes […] c’est plus de gauche, c’est plus de dépense donc c’est plus d’impôts".
Ce que résume presque sous forme de slogan, le secrétaire d’Etat au logement, Benoit Apparu sur France Info : "C’est celui qui est le plus à gauche qui devient l’arbitre du PS".
L’entre deux tours va durer moins d’une semaine
Une campagne courte avec un temps fort mercredi soir. Le débat télévisé entre les deux finalistes qui risque de se durcir. François Hollande ne se laissera pas faire assure en tout cas son coordinateur de campagne Pierre Moscovici, invité de Canal Plus : "Il va montrer qu’il a son caractère ; ce n’est pas la gauche molle ; il n’est pas balladurien".
François Hollande lui assure qu'il ne passera pas à l’attaque pour ne pas compromettre les chances du ou de la candidate qui affrontera Nicolas Sarkozy en 2012.
Ségolène Royal, la grande perdante
Elle y croyait dur comme fer ; elle assurait à qui voulait l'entendre qu'elle serait en tête au soir du 1er tour, la gifle est d'autant plus cinglante et les larmes, amères. Celles versées par Ségolène Royal, face caméra hier soir, ont ému ses camarades socialistes qui se sont tous fendu ce matin d'un hommage appuyé.
Parmi eux, d'anciens soutiens de l'ex-candidate de 2007, comme Aurélie Filippetti, passée entretemps chez François Hollande : "ça m’a vraiment touchée de la voir pleurer", dit elle sut France Inter.
Hommage aussi de Laurent Fabius, aujourd'hui soutien de Martine Aubry, hier procureur le plus féroce de Ségolène Royal : "ca doit être très difficile pour elle sur le plan humain ; mais je pense qu’elle doit être saluée".
Pas question ici de mettre en cause la sincérité de l'hommage. Tout juste notera-t-on que le score de Ségolène Royal (environ 7%) est certes faible, mais qu'en matière de report de voix, il n'y a pas de petits profits. Impossible donc ce matin de dire le moindre mal de la candidate, arrivée 4ème.
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