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Ce que Jean-Christophe Cambadélis va annoncer ce soir

Ce sera le sursaut ou la glissade. Le PS est à un moment charnière de son histoire : il s'est pris une telle claque aux municipales qu'il lui faut se mettre en mode reconquête. C'est la mission de son futur nouveau patron, Jean-Christophe Cambadélis.
Article rédigé par Jean-François Achilli
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
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Manuel Valls lui-même,
après l'échec aux Européennes de 2009 - à peine plus de 16%, à quasi-égalité
avec les Verts - n'avait-il pas suggéré de changer de nom, de ne plus parler de
"socialisme", un mot qui "renvoie à des conceptions du XIX° siècle" avait alors déclaré le député-maire d'Evry ?

Celui qui est devenu Premier
ministre ne sera pas présent au conseil national, en fin de journée, sans
doute pour ne pas jeter de l'huile sur le feu : l'aile gauche, toujours
plus remontée contre la politique de François Hollande, réclame des états
généraux et présentera probablement son propre candidat, Emmanuel Maurel.

Jean-Christophe Cambadélis sera
élu sans surprise Premier secrétaire, en lieu et place d'Harlem Désir. La seule
inconnue sera son score. Camba donnera sa première conférence de presse sur le
coup de 20h, et annoncera une rénovation en profondeur du PS.

Ce sera un vrai remaniement, comme pour le
gouvernement ?

Mais en plus musclé : rénover,
cela signifie réduire. La direction, pléthorique, va passer de 86 à 30 membres,
pas plus.

Cambadélis veut un parti
moins dilué, rajeuni, plus combattif, censé mieux impliquer les militants,
" sans figer les débats dans des querelles de pouvoirs, le péché mignon
des socialistes ", dixit un responsable de la future équipe.

Les secrétaires nationaux
auront à la fois la charge d'un thème, comme autrefois, mais aussi d'un
territoire. De façon à rebâtir dans les zones sinistrées, après la débâcle du
mois dernier.

La nouvelle direction parle de rassemblement.

"Il faut discuter si
l'on veut converger", explique un des futurs responsables. Pas seulement
de la cuisine interne ou des dernières déclarations de Marine le Pen, mais
aussi des questions qui intéressent les Français, leur vie quotidienne, de façon
à s'éviter un parti machine à couacs. Faire en sorte, au final, que la gauche
en finisse avec la détestation et se reparle à nouveau. Le PS ne veut pas
perdre non plus le lien avec les Verts. "Camba" a du pain sur la
planche.

Il ne sera pas seul.

Les deux autres hommes forts
du parti seront Guillaume Bachelay, ce fabiusien actuel n°2, et Christophe
Borgel, le Mr élections.

"Le socialisme municipal
a pris un trou dans la coque" - la formule est de Jean-Christophe
Cambadélis- mais le PS n'est pas en ruines. Il lui reste la majorité des
députés à l'Assemblée, la maitrise du Sénat, les régions, un grand
nombre de conseils généraux. Le verre à moitié plein.

Mais attention : s'il
perd ses alliés à gauche, face à une UMP et un FN qui font le plein, le Parti
Socialiste va connaître des années difficiles. Le tripartisme naissant pourrait
lui être fatal s'il ne se ressaisit pas.

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