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Transition écologique : "On aide les éco-entreprises au quotidien avec des conseils et des événements", assure la déléguée générale du réseau PEXE

Florence Jasmin est déléguée générale du réseau PEXE, association des éco-entreprises de France. Elle vient nous expliquer le rôle qu'elle tient pour aider ces entreprises qui veulent se consacrer à la transition écologique.
Article rédigé par Camille Revel
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Florence Jasmin, déléguée générale du réseau PEXE, association des éco-entreprises de France. (franceinfo)

Nous parlons transition écologique et économie avec notre invité, Florence Jasmin, déléguée générale du réseau PEXE, association des éco-entreprises de France, avec 40 réseaux régionaux qui représentent 6000 PME de l'environnement et de l'énergie.

franceinfo : Florence Jasmin, vous œuvrez à la promotion et au développement de cette filière, d'abord une petite définition c'est quoi une éco-entreprise ?

Florence Jasmin : La définition officielle de l'éco-entreprise date de 1990. À l'époque, on parlait peu de changement climatique. Donc on peut dire aujourd'hui qu'une éco-entreprise, c'est une entreprise qui produit des biens et des services, qui permettent d'atténuer l'impact sur l'environnement, de préserver les ressources naturelles et puis d'atténuer le changement climatique et de s'y adapter. Donc, ce sont toutes les entreprises qui proposent des solutions pour la transition écologique et pour répondre aux enjeux de tous ces acteurs, les territoires, les industriels, les grands groupes, qui veulent faire leur transition écologique.

On parle des entreprises de quels secteurs ?

Alors il y en a beaucoup. Tous les sujets de qualité de l'air, d'énergies renouvelables, de biogaz, d'hydrogène, de géothermie, d'efficacité énergétique, de pollution des sols, de gestion de l'eau, dont on a beaucoup parlé cet été, comment limiter le stress hydrique, et de biodiversité. Voilà tout le panorama d'entreprise qu'on va retrouver au sein des éco-entreprises.

C'était aujourd'hui la sixième édition de la rencontre Ecotech Énergie, centrée cette année sur les matériaux critiques, l'éco innovation, l'éco conception, le recyclage, le réemploi. L'objectif d'une telle journée, c'est quoi ?

C'est de mettre tous ceux qui peuvent faire avancer les solutions innovantes ensemble.

"Les rencontres Ecotech ont été créées il y a dix ans, avec le soutien du ministère de l'Économie, pour rapprocher les laboratoires de recherche, notamment les instituts Carnot, et les entreprises."

Florence Jasmin 

à franceinfo

Lors d'une journée comme ça, on essaye de fédérer, de rassembler tous ces acteurs qui n'ont pas l'habitude de se voir. Il y a vraiment plein de projets qui en sortent, des mises en relation. Et puis on organise aussi des rendez-vous, il y a eu plus de 150 rendez vous organisés avec un grand taux de satisfaction. Donc il s'agit de trouver des solutions innovantes pour développer ou pour prendre conscience de tous ces enjeux de matériaux, pour faire cette transition énergétique. Si on n'a pas les minéraux par exemple, on ne pourra pas le faire.

Par exemple, une entreprise vient vous voir et vous dit qu'elle a besoin de trouver des financements, que faites-vous ?

Alors souvent, on l'oriente déjà vers nos réseaux puisque ce sont eux qui sont en relation directe avec les entreprises. Et nous, ce qu'on fait, c'est qu'on travaille sur les cinq leviers de développement d'une entreprise qui sont le financement, l'international, le développement commercial, l'innovation et le sujet emplois et compétences. Puis on essaye de mettre du lien, de donner l'information utile et concrète. On connaît les besoins de ces entreprises qui sont souvent des petites boîtes, avec souven 20 collaborateurs, elles sont souvent innovantes, elles ont du mal à recruter. 

"On cherche à aider les éco-entreprises dans leur quotidien, en leur apportant des conseils, des événements pour faciliter leur développement."

Florence Jasmin 

à franceinfo

Est-ce que vous travaillez aussi avec des collectivités ?

Tout à fait. Des collectivités, des grands groupes qui sont en recherche de solutions pour faire cette transition écologique, énergétique, circulaire. Donc régulièrement, ils viennent à nos événements, ou on leur dit aussi de consulter l'annuaire national des éco-entreprises, qu'on a lancé il n'y a pas longtemps, qui leur permet de trouver déjà plus de 500 entreprises en France qui peuvent répondre à leurs besoins.

Y a-t-il des envies de transition écologique que vous ressentez chez les investisseurs et les collectivités ?

Clairement, depuis trois ans principalement.

"Depuis le plan de relance, on est sollicité de toutes parts."

Florence Jasmin 

à franceinfo

On a travaillé sur des sujets de transition écologique pour des ports, pour des aéroports. On a un partenariat avec Paris 2024, le ministre chargé des Sports et on travaille justement à rapprocher le monde du sport de ces éco-entreprises. On est ravi de voir toutes ces fédérations sportives venir à nos événements, comme la Fédération française de golf sur le sujet d'eau, ou d'autres acteurs du monde du sport sur les sujets de sobriété énergétique. Un grand sujet comme celui des piscines en l'hiver, c'est un sujet sur lesquels nos entreprises peuvent apporter des solutions.

Par exemple, un autre exemple de fédération, on parlait du golf.

Il y a aussi ASO qui est en charge du Tour de France, qui était venu à nos événements pour parler des sujets de substituts au plastique, les bouteilles d'eau par exemple, ou les goodies. C'est sur tous ces sujets là, toutes ces réflexions, sur lesquelles on essaye d'apporter des solutions, de faire connaître ce savoir faire.

D'ailleurs, les entreprises que vous accompagnez ont quel profil ? Ce sont des jeunes pousses ou des talents bien installés ?

Il y a de tout. Les métiers de l'environnement, l'énergie, ce sont des métiers historiques. Dans l'eau, dans les déchets, ça fait des centaines d'années qu'on y travaille. Mais on voit que sur les sociétés innovantes, un peu plus du tiers sont des start up. Souvent, plus de 70% veulent recruter et plus de 60% d'entre elles ont un chiffre d'affaires d'au moins de 20 millions d'euros. Donc, ce sont des petites boîtes qui n'ont souvent pas le temps. Il faut les aider.

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