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Taxe sur les entreprises numériques : France Digitale veut "restreindre la cible"

La taxe GAFA est sur les rails. Destinée aux géants du numérique, elle mécontente aussi les start-up françaises. Jean-David Chamboredon, coprésident de France Digitale et figure du secteur, propose des "aménagements".

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Jean-David Chamboredon, coprésident de France Digitale, le 6 mars 2019 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Dès cette année, les géants du numérique devraient payer plus d’impôts en France. La "taxe GAFA" est officiellement lancée. Bruno Le Maire l’a présentée mercredi 6 mars en Conseil des ministres. Cette taxe de 3% sur le chiffre d’affaires des entreprises numériques devrait concerner une trentaine de sociétés, dont les emblématiques Facebook et Google.  

Selon France Digitale, plusieurs entreprises françaises vont aussi payer la taxe

Jean-David Chamboredon préside France Digitale, la principale fédération de start-up françaises. S’il comprend "le symbole, en tant que citoyen", il considère que la taxe, "telle qu’elle est proposée, a des défauts et des effets collatéraux. Des groupes français ou européens vont la payer, alors qu’ils paient déjà leurs impôts en Europe. Ils vont subir une forme de double taxation, alors qu’ils sont justement en concurrence avec ces géants du numérique qu’on veut taxer".

D’après le gouvernement, une seule entreprise française [Criteo, ndlr] est concernée par cette nouvelle imposition. Mais pour Jean-David Chamboredon, d’autres sont dans ce cas : "Un certain nombre d’entreprises sont nées en France, ont été développées en France, y ont été financées, puis ont rejoint des groupes internationaux. Je pense au BonCoin, qui appartient à un groupe norvégien, à SeLoger.com, qui appartient à un groupe allemand, à PriceMinister qui appartient à un groupe japonais, etc. À mon sens, ce sont des entreprises françaises. Elles paient leurs impôts en France (…) Et elles sont dans la liste des entreprises qui pourraient payer cette taxe ».  

France Digitale veut donc profiter du débat parlementaire pour essayer de "restreindre la cible" de cet impôt : "Il faut changer le mode de calcul de cette taxe", et trouver des "aménagements" pour ne pas pénaliser les entreprises françaises concernées.

Depuis le début du quinquennat d'Emmanuel Macron, les mesures favorables à l’écosystème numérique, on les compte sur les doigts de la main.

Jean-David Chamboredon, coprésident de France Digitale

à franceinfo

 

En 2012, Jean-David Chamboredon était le porte-parole des "pigeons", ces entrepreneurs qui dénonçaient la politique fiscale de François Hollande. Les "pigeons" sont-ils de retour ? Non, selon le dirigeant, qui dit vouloir simplement, cette fois, "éviter des dommages collatéraux".  

Lors de la dernière élection présidentielle, de nombreux patrons du secteur numérique ont soutenu Emmanuel Macron, chantre de la "start-up nation". Pour Jean-David Chamboredon, pourtant, le compte n’y est pas : "Les réformes menées par le président sont de portée très large et concernent l’ensemble des entreprises et des contribuables français. Il n’y a pas beaucoup de mesures particulièrement favorables à notre écosystème".      

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