Sur la 5G, "le bon sens l'emportera", selon Grégory Rabuel, directeur général de SFR
Malgré les critiques entourant la 5G, SFR a commencé à déployer le nouveau réseau télécom.
SFR a été le plus rapide. L’opérateur est le premier à avoir lancé officiellement la 5G en France. Le nouveau réseau est maintenant disponible à Nice, avant d’autres villes. Cette technologie est pourtant de plus en plus critiquée. De nombreux élus ont d’ailleurs réclamé un moratoire sur son déploiement. Ils veulent notamment attendre le rapport que l’Anses, l’agence nationale de sécurité sanitaire, doit publier au printemps.
"Le bon sens l’emportera", explique Gregory Rabuel, invité éco de franceinfo lundi 23 novembre. "Aucun maire en France n’a envie d’avoir des réseaux saturés et que plus personne ne puisse téléphoner ou surfer en data sur son téléphone", affirme le directeur général de SFR. Malgré les réticences, Grégory Rabuel explique que "dans les semaines qui arrivent", SFR est prêt "à couvrir de nombreuses villes : Nantes, Bordeaux, Paris, Marseille, Montpellier…"
En passant à la 5G, les opérateurs augment les prix des forfaits. Une hausse justifiée, selon le directeur général de SFR : "Pour 5 euros de plus qu'un forfait 4G, vous pourrez bénéficier d'un débit dix fois plus rapide". L'occasion, pour SFR, d'améliorer ses marges ? Non, répond Grégory Rabuel : "Quand vous achetez des fréquences 700 ou 800 millions d'euros, et que vous dépensez ensuite peut-être le double pour déployer des réseaux, il est tout à fait normal quand on propose une offre extrêmement disruptive et bien meilleure, que le client ait le choix."
Les réserves de l'aviation civile
La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a émis vendredi des réserves sur les antennes 5G que les opérateurs de téléphonie mobile comptent déployer à proximité des aéroports français. Elle a toutefois précisé qu'"il n'y a pas de blocage" mais "une procédure normale qui vise à s'assurer de la cohabitation en toute sécurité de tous les usages au sein des bandes de fréquence et donc précisément à éviter tout risque".
"C'est quelque chose de surprenant", a réagi le directeur général de SFR. "On investit dans des licences des centaines de millions d'euros. Et puis, du jour au lendemain, l'Arcep [l'Autorité de régulation des communications électroniques et des Postes] découvre avec la DGAC qu'il y aurait un doute, un problème ou des complications entre les fréquences de la 5G et les zones autour des aéroports", s'étonne Grégory Rabuel.
Il est extrêmement surprenant que dans un processus qui dure des mois, on apprenne ça maintenant.
Grégory Rabuel, directeur général de SFRà franceinfo
La DGAC redoute que ces premières antennes 5G ne perturbent les systèmes de guidage à l'intérieur des avions. L'aviation civile s'appuie sur un rapport américain d'octobre selon lequel la bande des 3,7-3,9 Gigahertz (GhZ) utilisable pour la 5G crée un "risque majeur" pour les radioaltimètres des avions qui passent aussi par ces fréquences. Grégory Rabuel reconnaît que la sécurité des aéroports est quelque chose d'"extrêmement important". Il note que "le gouvernement est en discussion avec la DGAC et l'Agence nationale des fréquences pour rassurer tout le monde". Le directeur général de SFR assure que son ambition est de "respecter la législation". Il "espère que dans les jours qui arrivent, tout cela sera derrière nous".
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