Réforme du système de soins : Martin Hirsch, directeur général de l’AP-HP, "y croit"
Martin Hirsch, le directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris, invité mardi de franceinfo, est revenu sur le projet de réforme du système de soins voulu par le gouvernement.
Le Premier ministre Édouard Philippe et la ministre de la Santé Agnès Buzyn ont promis mardi 13 février une réforme "globale" du système de soins. Parmi les grands chantiers figure notamment celui du financement des hôpitaux dont le déficit en 2017 est estimé à 1,5 milliard d'euros pour les seuls établissement publics.
Martin Hirsch, directeur général de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), invité de l'interview éco mardi sur franceinfo, s'est dit en accord avec ce projet de réforme.
franceinfo : Êtes-vous convaincu par cette "réforme globale" promise par le Premier ministre ?
Martin Hirsch : Je suis convaincu de sa nécessité et je suis convaincu que c'est la direction dans laquelle il faut aller. "Globale", ça ne veut pas dire tout et n'importe quoi, cela veut dire une première chose dont on est tous convaincus : l'ère de séparation entre la médecine de ville et l'hôpital, son plateau technique, est terminée. C'est un processus long à faire, mais c'est de faire en sorte que l'on ait un système qui soit unifié. Jusqu'à présent, tout le monde n'en était pas convaincu, maintenant je vois les médecins de l'AP-HP qui en sont eux-mêmes convaincus. Pour une raison que l'on a sous les yeux : les malades d'aujourd'hui ne sont pas ceux que l'on avait il y a 20 ans. Les malades d'aujourd'hui sont des malades qui vont vivre longtemps avec leur maladie, qui ne vont pas passer toute leur maladie à l'hôpital, donc qui ont besoin d'une prise en charge qui est différente. Maintenant on a besoin d'un autre type de prise en charge, donc tout le monde y a intérêt. C'est pour ça que je suis sûr que ça se fera, à partir du moment où on brise un certain nombre de tabous, des modes de financement complètement séparés, des modes de rémunération totalement différents. Et c'est ça aussi l'intention qui a été lancée aujourd'hui et nous on va sauter là-dessus à Paris.
Qu' allez-vous faire à l'AP-HP ?
Trouver un système dans lequel on peut, pour un certain nombre de maladies chroniques, se dire que plutôt qu'il y ait la petite enveloppe de financement du médecin de ville, l'autre enveloppe pour le médecin hospitalier, on s'organise pour prendre en charge ensemble les malades.
Donc vous allez tendre la main aux médecins de ville pour leur dire "travaillons ensemble" ?
La main est déjà tendue. Nous, depuis deux ou trois ans, on a un programme qui s'appelle "médecin partenaire" avec plusieurs milliers de médecins de ville, auxquels on a commencé à apporter des réponses aux questions qu'ils se posaient depuis 15 ou 20 ans. Exemple, j'ai un patient compliqué en face de moi, je voudrais avoir accès au bon spécialiste à l'hôpital, quel numéro je fais ? Maintenant ils savent. On a franchi un certain nombre d'étapes qu'on considérait comme insupportables auparavant.
Donc vous pensez que cette réforme est la bonne ?
Je pense qu'elle est juste indispensable, j'ai zéro doute. Et surtout, à partir du moment où ce qui a été proposé est à la fois d'avancer sur un plan général et permettre à ceux qui sont prêts les premiers de pouvoir rentrer dans des processus expérimentaux et dérogatoires, ça c'est une garantie de réussite.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.