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Patrick Puy (Vivarte) : "Vivarte est sauvé"

Le PDG du groupe textile Vivarte, Patrick Puy, était l'invité de "L'interview éco", mercredi soir, alors que son entreprise vient de signer un accord de restructuration de sa dette qui permet de supprimer 581 emplois sur les 707 prévus initialement.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Patrick Puy, PDG de Vivarte, le 5 juillet 2017. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Le PDG de Vivarte Patrick Puy, invité de L'interview éco sur franceinfo, a annoncé, mercredi 5 juillet, que "Vivarte est sauvé". Une partie de la dette du groupe de prêt-à-porter a été restructurée grâce à un accord trouvé avec ses créanciers. Par ailleurs, le PDG de l'entreprise a annoncé que 581 postes seront finalement supprimés, au lieu des 707 initialement prévus dans le plan de relance.

franceinfo : Vous venez de trouver un accord avec vos créanciers, est-ce qu'aujourd'hui Vivarte est sauvé ?

Patrick Puy : La dette est aujourd'hui de 572 millions d'euros. C'est raisonnable, nous sommes revenus dans la normalité. Donc oui, Vivarte est sauvé. Cette dette est restructurée par un abandon de plus de 800 millions d'euros en échange du capital. Nous remercions nos créanciers. Et nous avons prévu que, si cela ne fonctionne pas, nous passerons techniquement par ce qu'on appelle par une fiducie, qui allégerait à nouveau les 572 millions de dette qui restent. Donc c'est fini, on peut le dire. Nous pouvons célébrer cet événement, c'était un point fondateur du nouveau Vivarte.

Selon Force Ouvrière, si on met bout à bout le remboursement de la dette mais aussi les frais et les intérêts, vous allez rembourser avec un taux de 11%. Est-ce normal ?

D'abord on ne rembourse pas à un taux de 11%, mais de 4% et de 7% tout à la fin du processus. Quand les créanciers sont venus nous prêter de l'argent, les banques françaises n'étaient pas là. Vivarte faisait peur et il y avait des risques. Nos créanciers ont pris des risques, en contrepartie le remboursement est rémunéré par un taux qui peut paraître élevé. On a prévu un mécanisme qui ne paye pas les 7% pendant les trois premières années.

Est-ce que les fonds spéculatifs, les fonds vautours, qui vous ont prêté l'argent sont de bons conseils ?

Ce sont des prêteurs et ils étaient là au moment où personne ne nous en a prêté. S'ils n'avaient pas été là nous serions morts. Je ne connais pas de banquiers qui nous prêteraient de l'argent et qui ne compteraient pas le récupérer. Nous allons pouvoir nous développer grâce à eux.

Quand allez-vous vendre les chaussures André ?

Nous les avons mis en vente au mois de mars 2017. Le processus suit son cours. Il prend neuf mois. Ce sera fait à la fin de cette année en novembre-décembre. Nous avons mis en vente quatre marques, il y a déjà un an. Deux sont cédées, les deux autres ventes suivent leurs cours. J'ai annoncé la mise en vente de deux autres marques, Naf Naf et André. Ce sera fait en décembre. On en est là.

Qu'est-ce qui restera de Vivarte à la fin ?

Le groupe est positif pour la première fois aujourd'hui. Ce n'est pas un groupe très amputé. Il nous reste six marques bien équilibrées entre le centre-ville et la périphérie, avec des marques très prestigieuses, dont Minelli. Aujourd'hui, La Halle aux Vêtements gagne de l'argent. Et puis, on est revenus à notre ADN, à une clientèle familiale de périphérie, à une offre plus large et moins chère.

Combien de salariés licenciez-vous finalement ?

J'avais annoncé 707 suppressions de postes en janvier, quand nous avons lancé le plan de relance. Nous avons atteint un accord majoritaire avec les syndicats, au terme duquel 581 suppressions de postes sont actées. Il y en a déjà 235 qui ont trouvé du travail. Il y a encore plus de 300 personnes, aujourd'hui, qui sont sur le carreau. C'est très difficile, mais on y travaille. Le prix est que Vivarte est sauvé. Nous avons fait le travail que nous devions faire. Aujourd'hui le groupe est sain.

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