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Partage interentreprises : "C’est faire mieux avec moins" analyse le chercheur Navi Radjou

Le partage B2B est en forte hausse. Ce phénomène consiste à partager les ressources entre entreprises.

Article rédigé par Emmanuel Cugny
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Navi Radjou, chercheur, conseiller en innovations, invité de l'invité éco lundi 22 novembre. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La révolution du partage B2B, ou partage interentreprises, prend de plus en plus d’importance. En partageant des ressources de toutes natures, des entreprises pionnières de tous les secteurs visent à générer de la valeur économique et accélérer la transition sociale et écologique dans les territoires. Dans La Révolution du partage B2BNavi Radjou, chercheur et conseiller en innovations, vient de mener un travail sur le sujet pour le cercle de réflexion Terra Nova.

Au même titre que les particuliers partagent des actifs sous-exploités comme la voiture ou les appartements, "les entreprises profitent aujourd’hui des plateformes et communautés qui sont en train d’émerger pour mutualiser et partager leurs ressources. Il y a plus de ressources qui se prêtent à ce partage", explique-t-il. Et Navi Radjou de citer un exemple : "En Moselle, une structure collective permet à ses entreprises membres de partager et valoriser, comme un écosystème intégré, les déchets. Ils utilisent des personnes en difficulté pour faire le recyclage et créer ainsi plus de valeur économique, sociale et écologique pour la région Lorraine."

Un marché de 335 milliards de dollars

Selon le cabinet conseil PwC, "le partage entre particuliers représente un marché de 335 milliards de dollars (près de 300 milliards d’euros) en 2025. Or, il faut savoir que le volume de transactions entre entreprises représente entre 5 et 10 fois plus que le marché des transactions entre particuliers", souligne Navi Radjou. "L’idée est de savoir comment faire plus de croissance en utilisant mieux les ressources existantes. Le partage B2B s’inscrit dans cet esprit de faire mieux avec moins. C’est-à-dire créer simultanément plus de valeurs économiques, sociales et écologiques en optimisant l’utilisation des ressources."

Selon le chercheur, la crise sanitaire a participé au développement de ce phénomène. "En 2020, on a vu une explosion d’initiatives dans les territoires, les écosystèmes de partages B2B qui se sont mis en place. Un exemple concret en Occitanie qui a un tissu industriel important : dix fédérations industrielles se sont associées avec les régions pour mettre en place 'Passerelle Industries' qui a permis aux sociétés industrielles qui étaient en baisse d’activité de pouvoir prêter temporairement leur main d’œuvre à d’autres sociétés, conservant ainsi les emplois et les compétences dans les territoires."

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