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"Nous avons un projet porteur d’avenir", assure Henri Poupart-Lafarge, PDG d’Alstom

Le constructeur ferroviaire français Alstom est devenu le numéro deux mondial du secteur en bouclant le rachat de son concurrent Bombardier.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Henri Poupart-Lafarge, président-directeur général d’Alstom, était l'invité éco de franceinfo lundi 1er février 2021. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

La France compte un nouveau géant mondial du ferroviaire. Le groupe Alstom a officialisé vendredi 29 janvier le rachat du canadien Bombardier et les équipes des deux entreprises se sont mises au travail dès lundi 1er février, soit 75 000 salariés dans 70 pays. Pour Henri Poupart-Lafarge, PDG d’Alstom, invité éco de franceinfo : "Bombardier est très complémentaire d’Alstom de par son histoire." 

Peut-on dire qu’Alstom est toujours une entreprise française ? Quel drapeau flottera au-dessus du nouvel ensemble ?

Henri Poupart-Lafarge : C’est le drapeau d’Alstom qui garde à la fois son logo et son slogan Mobility by nature qui caractérise les valeurs de l’entreprise. Néanmoins, Bombardier continue d’exister dans l’aviation, donc pour éviter toute confusion il nous a semblé préférable de nous concentrer sur le nom d’Alstom qui est un grand nom du ferroviaire.

Qu’apportera Bombardier à Alstom ?

Bombardier est très complémentaire d’Alstom de par son histoire. Nos points forts géographiquement sont leurs points faibles, et inversement. Cette complémentarité géographique s’accompagne d’une complémentarité technologique car les produits sont faits pour les différents marchés.

 La crise peut-elle remettre en question le besoin de trains dans le monde et donc avoir un lourd impact sur votre métier ?

 Il y a effectivement la crise sanitaire aujourd’hui qui nous frappe de plein fouet mais la crise climatique est toujours là. Tous les gouvernements ont bien compris qu’il fallait s’efforcer d’accélérer la transition vers une mobilité plus verte et plus durable. Cela veut dire plus de trains électriques dans les zones électrifiées. C’est l’arrêt du diesel et le remplacement par des trains verts, à hydrogène.

Vous avez promis qu’il n’y aura pas de casse sociale. Pourrez-vous tenir vos promesses ?

Nous ne toucherons pas à nos bureaux d’études qui sont nos principales ressources, notre trésor. Nous sommes une société d’ingénieurs. On ne fera donc rien qui puisse casser cette expertise. Il y aura des adaptations dans les processus, dans la façon de fonctionner et de travailler. Pas sur l’emploi mais sur la manière dont on exerce notre métier.

Bombardier a décroché le contrat du nouveau RER B en région parisienne mais Alstom a déposé un recours concernant cet appel d’offre perdu. Cela a occasionné des retards. Maintenant que Bombardier Transport vous appartient, le recours a-t-il encore un sens ?

Depuis le départ, Alstom a des doutes sur la viabilité technique et financière de l’offre qui a été faite par Bombardier. Ce que nous demandons simplement c’est de s’asseoir deux ou trois semaines autour de la table pour vérifier ensemble avec la RATP et la Région Ile-de-France si oui ou non cette offre est faisable. Nous avons demandé la médiation du tribunal de façon à arrêter les compteurs. Un contrat comme celui-là dure une dizaine d’années. Avant de s’embarquer dans cette aventure, s’asseoir autour de la table pendant quinze jours ne me paraît pas du luxe.

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