La Française des jeux va entrer en bourse l'an prochain, annonce l'Agence des participations de l'État
Martin Vial, le commissaire aux participations de l'État, était l'invité de l'interview éco jeudi sur franceinfo.
Les députés ont donné leur feu vert, mardi 9 octobre aux privatisations des entreprises Aéroports de Paris (ADP) et Française des jeux (FDJ), contenues dans la loi Pacte. Cette loi sera promulguée à la fin de l'hiver en 2019, selon Martin Vial, le commissaire aux participations de l'État, les procédures commenceront ensuite. Concernant la Française des jeux, l'entreprise entrera en bourse "courant 2019 en fonction des conditions de marché" et ce sera "l'occasion pour les Français de réinvestir en tant qu'actionnaires".
franceinfo : Avec quelle entreprise allez-vous commencer les privatisations ?
Martin Vial : Nous verrons en fonction des conditions de marché. Cela étant, nous pouvons mener ces deux opérations en parallèle. L'une est plus complexe que l'autre : Aéroports de Paris, à cause de la taille de l'opération, à cause aussi d'un dispositif de cession dont les modalités n'ont pas été décidées à ce stade. Alors que Française des jeux est une opération plus simple. Nous verrons le moment venu, c'est le gouvernement qui décidera de ce rythme de cession. Sur la Française des jeux, le ministre a indiqué qu'en tout état de cause, l'État restera un actionnaire au moins à hauteur de 20 % dans le capital de la future société privatisée.
La Française des jeux - dont l'État possède 72 % - va-t-elle rentrer en bourse ?
Le projet du gouvernement est de faire en sorte que cette opération s'accompagne aussi d'une grande opération d'actionnariat populaire. Le président de la République, le Premier ministre, le ministre de l'Économie et des Finances, souhaitent que ces opérations de privatisation soient l'occasion pour les Français de réinvestir en tant qu'actionnaires dans les entreprises. Et donc, pour la FDJ, la réponse est oui. Nous ferons cette opération courant 2019 en fonction des conditions de marché.
L'État possède 50 % du groupe ADP, qui lui rapportent 160 millions de dividendes par an. Pourquoi s'en passer ?
Ces dividendes représentent une somme substantielle, mais le rendement, c'est-à-dire le rapport entre les dividendes annuels et la valeur boursière de l'entreprise, est assez faible. Il est aux alentours d'un peu moins de 2 %. Il est moitié moindre que le rendement global du portefeuille de l'Agence des participations de l'État. C'est la raison pour laquelle nous considérons qu'avec un rendement de ce niveau-là, il est en effet préférable, c'est le bon moment, pour faire une opération de cession dans des conditions qui seront déterminées au moment de la promulgation de la loi.
Le prix des redevances aéroportuaires va-t-il flamber, comme après la privatisation des autoroutes ?
Non, car, précisément, on a tiré les leçons des privatisations des autoroutes. C'est certain et par un seul mécanisme, contrairement aux concessions autoroutières, la privatisation d'ADP, pendant une période de 70 ans, les tarifs seront fixés tous les cinq ans, dans le cadre de ce qu'on appelle un contrat de régulation économique, un contrat entre l'État et entreprise, pour fixer les investissements et la rémunération de ces investissements, et les redevances qui seront payées par les compagnies aériennes. Donc, tous les cinq ans, l'État aura la main, parce que, s'il n'y a pas de contrat, c'est l'État qui aura le dernier mot. Et donc à la différence des autoroutes, c'est une garantie que tous les cinq ans, les tarifs sont revus.
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