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L'interview éco. Thierry Breton (Atos) : "Faisons maintenant une Europe forte, ensemble !"

L'invité éco Jean Leymarie Du lundi au vendredi à 17h47 et 22h20

Thierry Breton, PDG d'Atos et ancien ministre, est l'invité de l'interview éco jeudi 10 novembre.

franceinfo, Jean Leymarie

Radio France

Publié le 10/11/2016 21:20

Temps de lecture : 2min

Thierry Breton, sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

L'ancien ministre de l'Economie Thierry Breton, PDG du groupe français Atos, qui emploie 10 000 personnes aux Etats-Unis, estime que "L'Europe doit répondre au slogan Make America first" de Donald Trump et mutualiser sa défense.

franceinfo : Quand vous entendez "Amercia first", "l'Amérique d'abord", dans la bouche de Donald Trump, n'est-ce pas le signe qu'Atos pourrait perdre des contrats?

Thierry Breton : Je ne le crois pas. En revanche, Donald Trump a effectivement été élu sur un slogan: "Make Amercia great again", "refaisons une Amérique forte". L'Europe doit répondre à ce slogan qui va changer le monde. Elle doit elle aussi faire à nouveau une Europe forte. L'isolationnisme prôné par Donald Trump va changer la donne politique, et les aspects militaires et de défense vont devenir absolument essentiels. Voilà pourquoi je plaide pour une mutualisation de la défense au niveau européen.

Pensez-vous que Donald Trump va appliquer son programme, y compris dans ses aspects les plus radicaux?

Il va être obligé de donner des signaux politiques, mais il va aussi devoir composer avec son Congrès. La plupart des caciques républicains de la Chambre des représentants et du Sénat n'ont pas voté pour Donald Trump. Ils vont sans doute le faire "atterrir" dans la normalité de l'écosystème géopolitique et économique. Il va par exemple vouloir baisser les impôts massivement, augmenter très significativement les dépenses d'infrastructures, ce qui va creuser le déficit, et il faudra donc négocier le plafond de la dette. Après quelques turbulences au cours des deux ou trois mois qui viennent, on entrera dans une phase de normalisation.

Atos vient de lancer un grand programme dans l'informatique quantique. Allez-vous le développer aux Ets-Unis?

Bien sûr. Nous lançons ce programme parce qu'on arrive aux limites de la physique classique en termes de puissance de calcul. Atos est la première entreprise européenne à avoir mis en place un vrai programme d'informatique quantique, pour construire des algorithmes qui nous protègerons contre les futures attaques informatiques. Il faut que l'Europe elle aussi se protège dans cette cyberguerre.

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