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L'interview éco. Les cliniques privées "font des efforts" et demandent "à être plus intégrées au service public hospitalier"

Elisabeth Tomé-Gertheinrichs, secrétaire générale de la Fédération hospitalière privée, était l'invitée de Jean Leymarie, vendredi sur franceinfo, pour évoquer l'appel à l'aide des hôpitaux publics.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Elisabeth Tomé-Gertheinrichs, secrétaire générale de la Fédération hospitalière privée, le 3 février 2017 sur franceinfo. (RADIO FRANCE / CAPTURE D'ÉCRAN)

La Fédération hospitalière de France a interpellé, vendredi 3 février, les politiques sur franceinfo, à trois mois de la présidentielle. La Fédération a fait des propositions pour réorganiser les hôpitaux, leur financement et lutter contre les déserts médicaux. Elle s'est également adressée aux cliniques privées qui reçoivent de l’argent public. Pour Elisabeth Tomé-Gertheinrichs, déléguée générale de la Fédération hospitalière privée, les établissements privées "font des efforts tous les jours et demandent même à être plus intégrées au service public hospitalier".

franceinfo : Les directeurs d’établissements publics interpellent les candidats à la présidentielle, ils vous demandent de faire un effort. Y êtes-vous prêt ?

Elisabeth Tomé-Gertheinrichs : Il y a 1 030 cliniques privées en France. Elles reçoivent 9 millions de malades. Elles font partie intégrante du système de santé. Des efforts, elles en font tous les jours. Elles demandent même à être plus intégrées au service public hospitalier. Cela a été l’un des points durs des discussions qui ont eu lieu avec le ministère, au moment de l’élaboration de la loi de modernisation du système de santé.

Voit-on les mêmes scènes dans vos cliniques que dans les hôpitaux avec la même fatigue, la même tension, des brancards dans les couloirs ?

Les hôpitaux publics parlent des hôpitaux publics. C’est bien normal. En réalité ce burn-out, cet épuisement, concerne l’ensemble du système de santé. Je ne sais pas si l’on peut dire que c’est aussi grave, moins grave, plus grave. La situation est très tendue, le climat social est difficile. Je crois qu’il y a du côté des professionnels de santé, collectivement, une perte de repères. La loi de modernisation du système de santé n’a pas du tout réglé ces questions-là.

Il y a 130 services d’urgence privée en France, l’hôpital public vous demande de faire de "vraies urgences", ouvertes la nuit sans sélection à l’entrée. Êtes-vous prêts à faire plus dans vos services d’urgence ?

Nous sommes prêts mais nous le faisons déjà et nous dénonçons ce type d’accusations ou de propos. Les horaires d’ouverture, par construction, dans les services d’urgence sont sur l’ensemble de la nuit. Les tarifs dans les services d’urgence sont réglementés à 25 euros le passage. Il n'y a aucune possibilité de faire autrement. Un quart des patients précaires, qui bénéficient de la CMU, est hospitalisé dans des cliniques privées. Savez-vous qu’à Sarcelles, à Trappes, à Bédarieux, ce sont des cliniques privées qui assurent la prise en charge des malades ? L’hôpital n’est pas là. Non seulement nous sommes là, mais nous demandons à être plus présents encore.

Qui vous en empêche ?

Nous sommes souvent confrontés à ce qu’on pourrait appeler des autorisations sélectives. Quand les cliniques privées demandent à exercer certaines activités, par exemple la réanimation, les pouvoirs publics sont extrêmement réticents. Il pèse souvent sur les cliniques privées une sorte de suspicion car ce sont des entreprises. On leur fait un procès en légitimité. Que font des entreprises dans le champ de la santé ?

Selon 60 millions de consommateurs, dans les cliniques privées, les dépassements d’honoraires ont augmenté de 30% en 4 ans. Est-ce vrai ?

Les dépassements d’honoraires n'ont pas augmenté. Ce sont les remboursements qui ont diminués. L'origine est due à la loi de généralisation de la complémentaire santé.

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