L'interview éco. Geoffroy Roux de Bézieux (MEDEF) : sur le chômage, Hollande "a eu raison mais un peu tard"
Le vice-Président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux était, mardi, l'invité de l'interview éco. Pour lui, la CICE mise en place en 2013 est une des raisons de la baisse du chômage sur l'année 2016.
En France, le chômage a connu en 2016 sa première baisse depuis 2007, malgré une hausse en décembre (+0,8%). Une bonne nouvelle pour le vice-président délégué du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, invité mardi 24 janvier de l'interview éco sur franceinfo. "On est en train de vivre ce que nos voisins anglais ou allemands ont vécu il y a quelques années", estime-t-il.
Franceinfo : Sur un an, le chômage baisse nettement avec 107 400 demandeurs d'emploi en moins. Finalement, est-ce que François Hollande a eu raison ?
Geoffroy Roux de Bézieux : Il a eu raison mais un peu tard. C'est le vieux dicton d'Helmut Schmidt : 'Les profits d'aujourd'hui sont les investissements de demain et les emplois d'après-demain.' C'est exactement ce qui est en train de se passer. Fin 2013, on a inversé la tendance qui était la baisse des marges des entreprises en allégeant le coût du travail avec le CICE. Les marges des entreprises se sont redressées à partir de 2015, puis les investissements ont repris en 2016. On voit aujourd'hui le début d'une inversion de la courbe, une petite inversion. On est en train de vivre ce que nos voisins anglais ou allemands ont vécu il y a quelques années.
Souhaitez-vous que le prochain président de la République mène la même politique d'allègements d'impôts pour les entreprises ?
On veut que cette politique s'amplifie, non pas par idéologie mais tout simplement parce qu'elle a marché partout ailleurs. Elle a marché en Angleterre, en Allemagne, aux Pays-Bas, au Danemark. Bien sûr, il faut faire attention aux déficits des finances publiques. Mais la France a le record de l'OCDE en matière de dépenses publiques. On utilise aujourd'hui 57% de notre PIB pour des dépenses publiques. La moyenne de l'OCDE est à 50%. On ne peut pas me faire croire qu'il est impossible d'économiser ces 7%.
François Fillon propose de supprimer 500 000 fonctionnaires. Selon vous, est-ce une bonne idée ?
Il ne s'agit pas uniquement de cela, il y a bien d'autres endroits où on peut faire des économies : le temps de travail des fonctionnaires, par exemple, mais aussi les minimas sociaux. Non pas pour sabrer dans les dépenses, mais pour faire comme les pays voisins, autrement dit pour retrouver des marges de manœuvre : baisser les taxes et les impôts, et faire baisser le chômage.
Marine Le Pen, notamment, veut que les entreprises remboursent l'État quand elles suppriment des emplois. Y êtes-vous prêts ?
C'est absurde ! L'économie ne fonctionne pas comme ça. L'économie est mondiale. Il y a des moments où, dans les entreprises, on est obligés de supprimer des emplois. Par ailleurs, quand quelqu'un vous prend 100 euros de votre portefeuille et vous en redonne 20, ce n'est pas une aide. Il faut quand même dire une chose : qui paie le plus d'impôts en France ? Qui crée le plus de richesses ? Ce sont les entreprises.
Mais pensez-vous, par exemple que le groupe Vivarte, qui a annoncé mardi la suppression de centaines de postes, doit bénéficier du CICE ?
Mais bien sûr, c'est la loi ! Quand on décide de baisser les charges, on ne peut pas le faire à la carte. Quand on baisse les charges, comme quand on baisse les impôts pour les particuliers, il faut le faire pour tout le monde. Et il faut être patient, accepter que cela a d'abord un effet sur les marges, ensuite sur les investissements et enfin sur les emplois.
Geoffroy Roux de Bezieux (MEDEF) : "Le revenu... par franceinfo
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