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Jean-Marc Daniel : "L’affrontement social tourne de plus en plus autour de l’impôt"

Jean-Marc Daniel, économiste libéral, était l'invité de Jean Leymarie, lundi sur franceinfo, pour évoquer la publication de son livre sur "Les impôts. Histoire d'une folie française" en pleine campagne présidentielle.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié
Temps de lecture : 7 min
Jean-Marc Daniel, économiste libéral, le 3 avril 2017, sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

En pleine campagne présidentielle, l'économiste libéral Jean-Marc Daniel publie Les impôts. Histoire d’une folie française. Selon lui, le "matraquage fiscal" doit cesser. "Les gens qui nous dirigent […] ne réalisent pas l'irritation, l'agacement et la lassitude de la population", a regretté Jean-Marc Daniel, lundi 3 mars sur franceinfo.

franceinfo : Les impôts sont une "folie française", dites-vous… Mais qui est fou ?

Jean-Marc Daniel : Je crois que les fous sont les gens qui nous dirigent. Ils sont doublement fous à mon avis. Ils courent après des objectifs qu'ils n'arrivent pas à mettre en cohérence. Ils ne réalisent pas l'irritation, l'agacement et la lassitude de la population. On voit réapparaître, aujourd'hui, des 'jacqueries' fiscales. Les bonnets rouges, par exemple, se révoltaient clairement contre l'impôt. L'affrontement social tourne de plus en plus autour de l'impôt. Pourtant il est très peu présent dans le discours des hommes politiques, si ce n'est de façon assez convenue, comme la baisse des prélèvements obligatoires.

Qu'est-ce qui vous frappe dans les programmes des candidats ?

Ces programmes ne présentent pas de mesures très concrètes. Il y a des bricolages. Emmanuel Macron veut supprimer une partie de la taxe d'habitation, mais il ne va pas jusqu'au bout. La taxe d'habitation est un impôt issu du Directoire qui correspond à une situation de l'économie de la fin du 18e siècle. Elle mériterait de disparaître purement et simplement ! On a une sorte de paresse intellectuelle qui consiste à dire : il faut baisser les prélèvements obligatoires, il faut baisser les charges des entreprises, sans véritablement avoir une réflexion d'ensemble sur la fiscalité.

Mais les impôts servent à financer des services publics, des hôpitaux, des écoles, des routes...

La fiscalité est là pour financer des services publics. Pour autant, il faut se poser la question de savoir si tous les services publics que l'on met en avant doivent continuer à être financés. Je pense qu'il y a une vraie réflexion à avoir sur la dépense publique, y compris avec l'idée que certaines choses peuvent être privatisées et que certaines choses doivent disparaître.

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