Influenceurs : "Il faut sanctionner lourdement les arnaqueurs et aussi faire de la pédagogie", déclare le directeur délégué de l'ARPP
Une consultation publique a été lancée, dimanche 8 janvier, par le ministre de l'Économie Bruno Le Maire sur les pratiques des influenceurs. Alors que l'on parle beaucoup des arnaques et des tricheries de ces influenceurs qui ont plusieurs milliers d'abonnés sur les réseaux sociaux. Est-ce que ce milieu mérite d'être d'avantage régulé ? "Il faut sanctionner lourdement les arnaqueurs et aussi faire de la pédagogie", affirme Mohamed Mansouri, directeur délégué de l'autorité de régulation professionnelle de la publicité.
"Un cadre légal existe déjà, explique le directeur délégué de l'ARPP. Il permet d'appréhender les principales arnaques qui ont été largement traitées par les médias, que ce soit la publicité pour des actes de chirurgie esthétique, l'absence de transparence, la vente de contrefaçons. Ce cadre légal existe, mais il faut l'appliquer."
Des sanctions rarement appliquées
En 2021, l'influenceuse Nabilla Benattia avait été condamnée à 20 000 euros d'amende pour "pratiques commerciales trompeuses" sur Snapchat parce qu'elle avait vanté les cryptomonnaies sans dire qu'elle avait été rémunérée pour cela. Les sanctions peuvent aller jusqu'à 300 000 euros et deux ans de prison. En théorie car elles ne sont que rarement appliquées. "Elles devraient l'être davantage", reconnaît Mohamed Mansouri.
"Il faudrait effectivement sans doute accroître les moyens des autorités pour sanctionner et assainir aussi le marché parce que ce type de dérives, jette l'opprobre finalement sur un secteur. Et la grande majorité des créateurs de contenus le font de manière responsable."
Mohamed Mansouri, directeur délégué de l'ARPPà franceinfo
Il existe un certificat pour permettre "à ces créateurs de contenus de maîtriser un socle de règles en lien avec la transparence, mais aussi des règles en lien avec les secteurs, par exemple sur l'alcool, sur les jeux d'argent, sur les produits financiers", explique Mohamed Mansouri. Sauf qu'aujourd'hui ils ne sont que 360 influenceurs à avoir obtenu ce label alors qu'il y a 150 000 influenceurs en France selon les estimations. "Il y a une forte accélération en ce moment et c'est lié à des campagnes de sensibilisation, notamment une campagne qu'on a pu faire avec Instagram récemment, nuance le directeur délégué de l'ARPP. On a à peu près une quarantaine d'inscriptions par semaine, une véritable accélération, sans doute en lien aussi avec les discussions qui se tiennent."
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