Immobilier neuf : "On attend d'avoir écoulé déjà ce que nous avons à commercialiser, plutôt que mettre d'autres produits"
franceinfo : La Banque centrale européenne relève à nouveau son principaux taux directeur d’un quart de point. Craignez-vous un nouvel impact négatif sur le secteur ?
Pascal Boulanger : Malheureusement on n'est plus à un impact négatif près. Mais oui, effectivement, ce n'est pas encore une bonne nouvelle, même si on s'y attendait. Un point de taux en plus, c'est 10 % de la clientèle en moins. Donc un quart de point, c'est encore 2,5% de clients en moins.
Aujourd'hui, vous publiez des chiffres alarmants pour les logements neufs. Les permis de construire sont en chute libre au deuxième trimestre : -27% pour les permis de construire, -38% pour les mises en vente de logements neufs.
Il y a une crise de l’offre et de la demande. Quand on parle d'autorisation de construire, ce sont les permis de construire et les mises en vente. On met beaucoup moins de produits en vente parce que nous avons beaucoup moins de permis de construire. Je le déplore depuis les dernières élections municipales.
Mais aussi, comme nous vendons moins, nous ne mettons pas d'autres produits en vente. On attend d'avoir écoulé déjà ce que nous avons à commercialiser, plutôt que mettre d'autres produits.
"Il y a deux phénomènes : les maires donnent moins de permis de construire et nous, on fait attention à ne pas se faire de l'autoconcurrence avec les produits qui ne s'écoulent pas."
Pascal Boulangerà franceinfo
Pensez-vous que les clients attendent que les prix baissent? Est-ce qu'ils sont dans une attitude attentiste ?
Malheureusement, les prix ne baisseront pas. Le prix du logement neuf reflète un cumul de choses techniques : le prix d'un terrain, les coûts de construction, des honoraires d'architecte, de maître d'oeuvre, et cetera. L'ancien, c'est un prix de marché. Le neuf, c'est un prix technique, donc ça ne peut pas vraiment baisser. Si ça baisse, ce sera à la marge. Donc aujourd'hui, il y a un attentisme parce qu'il y a un manque de confiance. Et il y a aussi peut être un attentisme sur une éventuelle baisse des taux d'intérêt.
Dans une récente interview au journal Le Monde, la patronne de Nexity, Véronique Bédague, réclame de revoir la fiscalité locative. Alors qu'on voit que la suppression de la niche Pinel est inscrite dans le projet de loi de finances. Est-ce que vous êtes d'accord avec elle?
Je ne suis pas sûr que le Pinel soit une niche, mais ça, on n'a peut-être pas le temps d'en parler. Je suis tout à fait d'accord. J'échange quelquefois avec Véronique. Il est plus intéressant aujourd'hui de louer en Airbnb qu'en résidence principale. Donc il faudrait qu’au moins tout soit aligné.
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