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Pascal Pavageau (Force Ouvrière) dénonce "une casse sociale généralisée"

Pascal Pavageau, secrétaire général de Force ouvrière (FO), était l'invité de "L'interview éco", lundi soir sur franceinfo.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Pascal Pavageau, secrétaire général de Force ouvrière (FO), invité de "L'interview éco", lundi 21 mai. (FRANCEINFO)

Les fonctionnaires sont appelés mardi 22 mai à une journée de grève et de manifestations à l'appel des syndicats de la fonction publique sur les salaires, les effectifs et les réformes en cours. Invité de franceinfo lundi 21 mai, Pascal Pavageau, secrétaire général de Force ouvrière (FO), se félicite de cette mobilisation unitaire.

franceinfo : Quelle est la revendication centrale de cette journée de mobilisation ?

Pascal Pavageau : Les fonctionnaires ont leurs revendications catégorielles en matière de pouvoir d'achat et en matière de défense du service public républicain. Mais là, comme à la SNCF, nous sommes face à une politique qui vise à déprotéger les gens, à casser le cadre collectif. L'appel prioritaire que nous lançons, c'est la défense du statut général de la fonction publique.

Force Ouvrière appelle à manifester aux côtés de la CFDT et de la CGT. Ce sont deux conceptions différentes du syndicalisme, de qui êtes-vous le plus proche ?

Je suis proche de Force Ouvrière, mais c'est un symbole fort : ce n'est pas arrivé depuis bien longtemps. C'est pour défendre nos camarades de la fonction publique, mais c'est aussi pour montrer qu'on commence à avoir une action commune. Je pense qu'il va y en avoir d'autres, en fonction de ce qui se passe.

On nous refuse la discussion, la concertation, et on nous envoie des rouleaux compresseurs à la figure, qui cassent les fondements de notre modèle social et de notre droit collectif. À un moment donné, même si nous avons des solutions qui peuvent être différentes, le constat est le même pour tous : c'est une casse sociale généralisée.

Le gouvernement envisage de réduire certaines aides sociales à l'emploi si le chômage baisse, est-ce qu'il a tort sur le fond ?

Bien évidemment ! Au bout d'un moment, ça commence à bien faire. Après les APL, après la casse des statuts, maintenant c'est soi-disant pour faire des économies qu'on va réduire les aides sociales. Les estimations en matière de création d'emplois, ce sont plutôt celles qui sont liées à la nouvelle économie, au numérique. Chaque fois qu'un emploi se crée, il y a de la destruction d'emplois. Donc il ne faut pas oublier que cette création d'emplois est liée à de la destruction d'emplois.

Deuxièmement, ceux qui sont en recherche d'emploi sont à 87% des ouvriers ou des employés, et parfois peu qualifiés. Ils seraient donc doublement pénalisés : les emplois créés ne sont pas pour eux, parce qu'ils ne sont pas assez qualifiés pour y accéder, et ils n'ont plus le droit à une aide sociale. C'est toujours pareil avec ce gouvernement : on a l'impression qu'on a une politique pour les 10% de gens qui ont soit la chance, soit les moyens, soit la capacité de réussir tout seul, au détriment des 90% qui ont besoin de cette solidarité et de cette répartition collective.

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