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Crise énergétique : "Pour l'industrie, le risque est majeur", selon Louis Gallois, co-président de la Fabrique de l'industrie

Il a dirigé Airbus et la SNCF, a présidé le conseil de surveillance de PSA Peugeot-Citröen. Louis Gallois co-préside aujourd'hui la Fabrique de l'industrie. Le risque de délocalisation est réel selon l'ancien capitaine d'industrie tricolore, à cause de prix de l'énergie durablement élevés en Europe.
Article rédigé par franceinfo, Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Louis Gallois co-préside aujourd'hui la Fabrique de l'industrie, le 5 janvier 2022. (FRANCEINFO)

La crise énergétique en Europe représente un risque majeur pour l'industrie selon Louis Gallois. "Aux Etats-Unis, le gaz est quatre fois moins cher. Et globalement, l'énergie est entre cinq et dix fois moins chère," rappelle l'ancien capitaine d'industrie.

Pour l'ancien président d'Airbus et de la SNCF, l'Inflation Act de Joe Biden n'arrange rien. "Vous ajoutez à cela ce plan massif de 370 milliards de dollars de Joe Biden qui va financer très largement l'industrie verte. Aujourd'hui, un chef d'entreprise va forcément regarder où il localise son activité." Le groupe Safran a d'ailleurs annoncé récemment qu'il renonçait pour l'instant à la construction d'une usine près de Lyon.

"Les grandes entreprises sont en train d'y réfléchir. Les petites entreprises n'ont pas la possibilité de ces délocalisations, mais c'est leur survie qui est en jeu."

Louis Gallois, co-président de la Fabrique de l'industrie

à franceinfo

Si des aides existent pour que les entreprises arrivent à payer leurs factures, Louis Gallois nuance leur portée. "Ces aides sont de l'ordre de 10 à 15 milliards. Mais le surcoût énergétique est de l'ordre de 50 milliards. Il reste donc 35 milliards pour l'industrie. Une entreprise va-t-elle pouvoir passer ces surcoûts à ses clients et d'augmenter les prix ? Non ! Elle va devoir prendre sur ses marges des sommes considérables. Donc les entreprises vont soit renoncer à un développement, des investissements, soit jouer leur survie," affirme le co-président de la Fabrique de l'industrie.  

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