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"Chaque escroquerie est le reflet de l’économie" : Christian Chavagneux raconte "les plus belles histoires de l’escroquerie"

De l'affaire du collier de la reine à l'affaire Madoff, les grandes escroqueries ont marqué l'histoire de l'économie. Dans son nouveau livre, Christian Chavagneux retrace le destin de ces escrocs et cherche à comprendre ces "pervers narcissiques", reflets de leur époque.

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Christian Chavagneux, invité de franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Ils s’appellent Jeanne de Valois, Charles Ponzi ou Bernard Madoff. Leur point commun ? Ce sont tous des escrocs. Christian Chavagneux, éditorialiste à Alternatives économiques, retrace leurs destins et leurs méthodes dans un livre qui vient de paraître : Les plus belles histoires de l’escroquerie (Le Seuil).

De l’Antiquité à Bernard Madoff

De deux marins marseillais, au IVe siècle avant Jésus-Christ, qui inventent l’escroquerie au sabordage de bateau, jusqu’à l’Américain Bernard Madoff, les escrocs ont déployé des stratégies étonnantes.

Qui est le plus grand escroc de l’histoire ? Difficile à dire, explique sur franceinfo vendredi 17 janvier Christian Chavagneux. Au XXème siècle, c’est peut-être le Suédois Ivar Kreuger, le "roi de l’allumette" : "C’est d’abord un vrai industriel", mais "au début des années 1920, il a commencé à s’emparer de l’épargne des Américains" en promettant des investissements. Puis il a "tout mis de côté", en utilisant des paradis fiscaux et des sociétés-écran. "Il va réussir à voler, raconte Christian Chavagneux, une dizaine de milliards d’euros d’aujourd’hui !"

L’escroquerie, "reflet" de l’économie

Les escrocs que Christian Chavagneux décrit sont tous des "pervers narcissiques", avec "un instinct de prédation extrêmement fort". Mais au-delà du portrait psychologique, ils témoignent aussi de leur époque : "chaque escroquerie est le reflet de l’économie", explique l’auteur.

Christian Chavagneux prend l’exemple de Thérèse Humbert, à la fin du XIXème siècle, et de son escroquerie à l’héritage : "Thomas Piketty a montré que la première source de richesse, à la fin du XIXème siècle, était l’héritage. A l’époque, il n’y a plus de placement immobilier et on commence à placer sur les marchés financiers." Thérèse Humbert, femme de son temps, le comprend et oriente son escroquerie en fonction de cette nouvelle tendance. "Elle est, dit Christian Chavagneux, l’incarnation même de l’analyse de Thomas Piketty. C’est formidable !"

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