ChatGPT : "C’est l’Europe qui aurait dû l'inventer", explique André Loesekrug-Pietri, après la création de cette intelligence artificielle aux Etats-Unis
On entend de plus en plus parler du fameux ChatGPT, mais dont on a du mal à comprendre la réelle utilité dans la vie quotidienne. Il s'agit d'un logiciel d'intelligence artificielle créé aux États-Unis qui permet de créer des dialogues virtuels et, pourquoi pas, d'aider à faire ses devoirs. Pour André Loesekrug-Pietri, président de Joint european disruptive innovation (Jedi), l'Europe vient encore de se faire marcher sur les pieds en matière d'innovation.
franceinfo : Qu'est-ce que ChatGPT et à quoi ça sert ?
André Loesekrug-Pietri : ChatGPT est un assistant vocal qui permet de répondre à l'ensemble des questions. Il s'appuie sur une bibliothèque de presque 200 milliards de données. C'est la voix, des films, des textes, de la littérature. Vous lui posez une question et il vous répond de manière la plus naturelle comme si c'était quelqu'un qui vous parlait. C'est en train de révolutionner les moteurs de recherches qui étaient basés sur des mots clefs.
Pourquoi la communauté scientifique, notamment, s'inquiète de cette initiative ?
C'est un bouleversement. Cela bouleverse la manière de faire des devoirs pour les enfants. Les exposés pourront être générés par ChatGPT. Sciences Po l'interdit à ses élèves, toutes les écoles de l'État de New York l'ont fait également il y a un mois. On a peine aujourd'hui à découvrir tout ce qui va être impacté.
Vous estimez que l'Europe a encore raté une occasion de s'imposer sur le plan des nouvelles technologies. Pourquoi ?
C'est l'une des plus grandes révolutions de l'intelligence artificielle depuis au moins 50 ou 60 ans. En Europe et en France, il y a cette obsession depuis 10-15 ans de faire la peau à Google qui fait aujourd'hui 95% des recherches. C'est l'Europe qui aurait dû inventer cela. C'est quand même un message d'espoir. C'est le côté positif. Cela montre que les Gafam ne sont pas invincibles mais à une condition, que l'on ne sait tellement pas faire en Europe, c'est penser le coup d'après.
"Il ne faut pas faire un Google bis, il ne faut pas faire un Amazon pour le cloud bis… Il faut essayer d'identifier ce qui va être le coup d'après."
André Loesekrug-Pietri, président de Jedià franceinfo
Comment répondre à l'Inflation reduction act (IRA) américain ?
Cette guerre aux subventions, on va la perdre parce que les États-Unis ont beaucoup de moyens et ils ont montré qu'ils savaient mettre en œuvre. Je rappelle qu'avec le fameux plan européen créé pendant la pandémie, moment unique où l'on a mis en commun nos dettes, moins de 20% ont été réinvestis. Donc on est très mauvais à mettre en œuvre. On sait annoncer des milliards mais on ne sait pas mettre en œuvre. Nous, ce qu'il faut faire, c'est une grande offensive scientifique, technologique pour imaginer le coup d'après.
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