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Brexit : "L’échec des négociations est de plus en plus probable" (Stéphane Boujnah, Euronext)

En pleines négociations du Brexit, Euronext a annoncé le rachat de la bourse de Dublin. Stéphane Boujnah, le directeur de l'opérateur des bourses de Paris, Amsterdam, Bruxelles et Lisbonne, était l'invité de L'interview éco mardi sur franceinfo. 

Article rédigé par franceinfo, Jean Leymarie
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Stéphane Boujnah est le directeur général d’Euronext. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Euronext, qui détient déjà les bourses de Paris, Amsterdam, Lisbonne et Bruxelles, a annoncé mercredi 29 novembre le rachat de la bourse de Dublin, pour 137 millions d'euros, alors que les discussions pour définir les contours de la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne ont subi, lundi 4 décembre, un nouveau coup d'arrêt avec l'échec de la discussion entre la première ministre britannique Theresa May et le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker.

Pour Stéphane Boujnah, directeur général d'Euronext et invité de L'interview éco sur franceinfo, à l'issue des négociations pour finaliser le Brexit, l'échec est probable : "Il y aura un perdant, qui est le Royaume-Uni", prévoit-il. "Je regrette profondément le choix qui a été fait, mais chaque semaine et chaque mois qui passe montre que ce choix a des implications et négatives, d'abord pour nos amis Britanniques", commente Stéphane Boujnah.

Un monde "post-Brexit"

"Il faut, côté européen, préparer un ensemble de mesures unilatérales que nous pourrons appliquer en cas d'échec des négociations, ce qui est un scénario de plus en plus probable. En tout cas, nous avons l'obligation de nous préparer à ce scénario-ci", précise-t-il.

Il s'agit d'une opportunité pour le groupe Euronext, qui pourra, selon Stéphane Boujnah, profiter du repositionnement de l'Irlande dans une Union européenne sans Royaume-Uni. "L'Irlande a besoin de définir son chemin dans l'Europe d'après le Brexit", acquiesce le directeur général d'Euronext. "Pour nous, c'était l'opportunité de positionner l'ensemble du projet Euronext dans un monde post-Brexit où Dublin, Paris, Amsterdam allaient pouvoir avoir des stratégies d'ensemble, coordonnées", ajoute Stéphane Boujnah.

Dublin "n'est pas un paradis fiscal"

Pour lui, l'Irlande sera la porte d'entrée vers l'Europe des Britanniques après le Brexit : "C'est le seul pays de langue anglaise qui va subsister dans l'UE après le départ de nos amis Britanniques." "Il va y avoir un phénomène croissant de relocalisation d'un certain nombre d'activités financières qui étaient à Londres, qui vont se relocaliser à Dublin, Amsterdam ou Paris", assure-t-il.

Interrogé sur le fait que l'Irlande pratiquerait le dumping social et fiscal, Stéphane Boujnah assure que Dublin n'est "pas un paradis fiscal". Le directeur général d'Euronext choisit de voir l'Irlande comme un pays qui a développé "une attractivité fiscale tout à fait transparente" et un "esprit d'entrepreneuriat, une capacité à capter les flux après le Brexit qui est quelque chose de très unique".

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