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Situation au Moyen-Orient : "On est tous des victimes et des bourreaux", estime le metteur en scène Omar Abi Azar

Claude Chirac, fille de l'ancien Président, et Omar Abi Azar, metteur en scène libanais, était les invités de L'interview J-1, mercredi sur franceinfo. Jeudi, la fondation Chirac remettra le prix pour la prévention des conflits, dont Omar Abi Azar est l'un des lauréats. 

Article rédigé par Yaël Goosz
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Le metteur en scène libanais Omar Abi Azar était l'un des invités de L'interview J-1, mercredi 22 novembre sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

Claude Chirac, fille de l'ancien président de la République et Omar Abi Azar, acteur et metteur en scène libanais, étaient les invités de L'interview J-1, mercredi 22 novembre sur franceinfo. Jeudi, la fondation Chirac remettra le prix pour la prévention des conflits, en présence d'Emmanuel Macron. Omar Abi Azar est l'un des deux lauréats de ce prix, avec la fondation Hrand Dink, du nom de ce journaliste arménien assassiné en 2007 par un nationaliste turc.

Omar Abi Azar et son collectif Zoukak interviennent depuis 2006 dans les camps de réfugiés du Liban pour faire de la thérapie par le théâtre. Ce mélange de psychologie clinique et de théâtre expérimental est une technique qu'ils ont développé par eux-mêmes avec des professionnels de la psychologie. À partir de leur expérience traumatique, de leurs désirs, de leur présent et de leur vision du futur, réfugiés et communautés en situation fragile créent leur propre pièce de théâtre. 

Ne pas pointer un coupable du doigt

Dans ce travail, la troupe de théâtre Zoukak ne désigne ni coupables ni martyrs : "Nous ne voulons indiquer personne du doigt, que ce soit Bachar Al-Assad, les Etats-Unis ou Israël. Pour nous, face à ce qui est en train de se passer dans notre région du monde et même du monde entier, (...) on dit que l'autre est un monstre et on s'innocente."

Les pièces créées par la compagnie théâtrale s'affranchissent donc de cette représentation duelle. "On est tous des victimes ET des bourreaux parce que ce sont des êtres humains qui sont capables de faire ça, explique-t-il. Il ne faut pas oublier que la personne qui est en train de faire un crime que je trouve atroce, c'est un être humain, c'est-à-dire que je suis capable de faire la même chose. Ce n'est pas un monstre qui vient de je ne sais quelle planète."

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