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Philippe Poutou : "Il y a besoin de reconstruire un mouvement social"

L'ex-candidat à la présidentielle, Philippe Poutou, était l'invité de "L'Interview J-1", jeudi, à la veille du début du congrès du Nouveau parti anticapitaliste.

Article rédigé par franceinfo, Yaël Goosz
Radio France
Publié
Temps de lecture : 8 min
Philippe Poutou lors d'un rassemblement intersyndical contre la réforme du Code du travail par ordonnances devant les Invalides à Paris, le 27 juin 2017. (MAXPPP)

Ouvrier, syndicaliste et candidat à l'élection présidentielle en 2017, pour le Nouveau parti anticapitaliste, Philippe Poutou était l'invité de L'Interview J-1, jeudi 1er février, à la veille de l'ouverture du 4e congrès national du NPA à Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis. 

franceinfo : le gouvernement a lancé aujourd'hui un pavé dans la marre en envisageant un plan de départs volontaires inédit pour les fonctionnaires afin d'accompagner la réforme de l'État. Pas de suppression de postes, mais départs volontaires et plus de contractualisation, c'est la méthode douce ? 

Philippe Poutou : On voit que le gouvernement Macron continue les mêmes politiques que les gouvernements précédents, à toujours justifier qu'il y a trop de monde dans la fonction publique alors qu'on voit tous très bien que c'est la catastrophe, notamment dans la santé, mais aussi dans l'éducation nationale, dans les transports, partout. Donc, là, ça continue pareil. C'est là où on voit qu'à un moment donné, il faut vraiment qu'il y ait de la colère qui s'exprime dans la rue. Mais, c'est vrai qu'aujourd'hui, de ce point de vue-là, on n'y arrive pas. Il y a besoin de reconstruire un mouvement social, il y a besoin que la colère explose et c'est de tout cela qu'on a intérêt à discuter. Dans les milieux militants, c'est un peu le problème qui est à l'ordre du jour.

Vous reconnaissez que vous n'y arrivez pas ?

On l'a vu lors de la mobilisation contre "les ordonnances Macron". Il y a quand même un échec. Après, ce n'est pas parce qu'il y a échec, que la perspective de lutte sociale, c'est fini (...) Mais, d'un autre côté, il y a une grosse difficulté à avoir confiance en soi, à avoir le moral pour s'organiser, pour se battre, pour résister. Même, tout simplement, l'espoir qu'on peut changer la société ou qu'on pourrait avoir un monde meilleur avec moins d'inégalités sociales, on n'arrive plus à trop espérer tout ça. Nous, on essaye de dire : "Si, il va falloir qu'on se batte, il y a un système économique pourri, injuste, et il faut relever la tête".

Visé par une plainte pour viol, le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, a reçu le soutien du gouvernement. Il a même répliqué par une plainte en dénonciation calomnieuse. Quelle est votre position sur cette affaire ?

Indépendamment de ça, on est pour qu'il se barre du gouvernement. Là, c'est vrai qu'il y a des histoires de viols. Alors, après on ne sait jamais évidemment ce qui est vrai ou pas vrai. Mais, ce qui est un peu surprenant, c'est cette certitude qu'il peut y avoir du côté de Macron ou d'Édouard Philippe en disant : "On a confiance en lui." Bon, on verra bien la suite de l'histoire. On prend au sérieux ces histoires-là à partir du moment où il y a des plaintes, il y a des femmes qui dénoncent ces agissements-là, oui, on les prend au sérieux.

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