Cet article date de plus d'onze ans.

De l'affaire Leonarda au droit d'inventaire

Toujours au coeur de l'actualité politique, l'affaire Leonarda et les conditions d'expulsion de la jeune Kosovare. Autre sujet, le droit d'iventaire de la présidence Sarkozy.
Article rédigé par Yannick Falt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

Une affaire qui enflamme la gauche et déchire la majorité. C'est
le cas de Pascal Durand, secrétaire national d'EELV, invité de France Info ce
matin.

"Il y a la loi, mais il y a des principes supérieurs
qui sont des valeurs d'humanité et de fraternité. Le gouvernement se grandirait
à ne pas utiliser des méthodes de cette nature. On n'arrête pas un bus scolaire
pour faire descendre un élève, l'interpeller et l'expulser.
"

Pour Pascal Durand, l'expulsion de l'adolescente est
"une erreur, une faute, il faut la faire revenir ". Il rappelle que 40
mineurs ont été expulsés l'an dernier. "Leonarda ne doit pas être
l'arbre" qui cache une forêt "pas très belle
".

Chevènement défend Valls

De l'autre côté du spectre politique - et pourtant toujours
à gauche - Jean-Pierre Chevènement rappelle que la famille de Leonarda avait
exploré tous les recours possibles. L'ancien ministre de l'Intérieur de
François Mitterrand défend Manuel Valls et une politique de fermeté dans le
dossier des reconduites à la frontière. Le PS doit choisir, déclare Jean-Pierre
Chevènement sur iTélé.

"La gauche se tire une balle dans le pied en attaquant
Manuel Valls et en attaquant une politique dont aucun gouvernement ne peut
faire l'économie. Il faut que le Parti socialiste nous dise si son idéologie
est celle d'un parti du gouvernement ou si c'est celle du réseau éducation sans
frontière.
"

Un problème d'autorité

Le PS relève de la pathologie, diagnostique sur LCI la
députée UMP Nathalie Kosciusko-Morizet.

"Est-ce qu'avant Noël nous aurons une semaine où nous
n'aurons pas de ministres qui s'affrontent ?
Le Parti socialiste est devenu le parti schizophrène, ils ont besoin d'une
grosse thérapie de groupe.
"

NKM pointe un "problème d'autorité " au sommet de
l'Etat. Même diagnostic du député-maire de Troyes François Baroin, sur cette
affaire Leonarda.

"C'est révélateur de l'état de délabrement de la
gauche dans son spectre le plus large à l'égard de la question d'autorité. Ce
problème d'autorité vient à la fois du Premier ministre, mais du président de
la République.
"

Le gouvernement tente de déminer

Invitée de RTL, Najat Vallaud-Belkacem estime que les
circonstances de l'expulsion de la collégienne sont "éminemment
choquantes" si elles sont avérées. La porte-parole du gouvernement exhorte
à attendre les résultats de l'enquête administrative, attendus demain. Elle
estime que "l'école doit être sanctuarisée. Aller chercher un enfant à la
porte de son école ou dans une activité périscolaire ne fait pas partie de nos
façons de faire
".

En revanche, "les accusations lancées à l'égard du
ministre de l'Intérieur sont totalement 
ubuesques
", dit-elle. "S'il y a des responsabilités, elles
sont à un niveau local et il faut s'interroger sur celles-là
".

La convention de l'UMP

A l'ordre du jour le "droit d'inventaire" du
quinquennat sarkozy. Un mot interdit désormais. L'affaire ne présente aucun
intérêt affirment en choeur François Baroin : "C'est une drôle d'idée,
au mieux inutile au pire dangereuse
" et Nathalie Kosciusko-Morizet : "Cette histoire d'inventaire n'est d'aucune actualité pour les Français
et ce qui m'intéressent ce sont leurs urgences à eux.
"

Même les soutiens de François Fillon ont viré de bord. Hier,
ils réclamaient ce "droit d'inventaire". Une terminologie qui n'est
plus de mise aujourd'hui. Le député UMP Jérôme Chartier, porte-parole de
François Fillon sur iTélé :

"François Fillon n'a jamais parlé de droit à l'inventaire,
il a parlé de regard responsable. Ce que je souhaite c'est qu'à chaque regard
sur le passé on propose aussi pour l'avenir.
"

Fillon, Raffarin, Devedijan, Wauquiez, Mariton, Pécresse :
nombre de ténors UMP ont bien réclamé cet "inventaire" du quinquennat
Sarkozy pour permettre à la droite de repartir d'un bon pied. Mais aucun ou
presque ne sera présent au siège de l'UMP cet après-midi et dans l'intitulé de
la convention, "l'inventaire" est devenu "l'évaluation". Tout
un programme.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.