L'info de l'histoire : Sciences Po, de la fabrique des élites à l'embrasement propalestinien
Sciences Po c'est l'école des élites, dit-on souvent. Avec tant d'anciens présidents de la République qui y sont passés : Mitterrand, Chirac, Sarkozy... François Hollande aussi, qui avait pour condisciple l'acteur Christian Clavier. Car des gens du spectacles y sont aussi passés, telle Anne Roumanoff.
Cet établissement doit sa naissance au désir de réformer la France, juste après la défaite de 1870-71. C'est pour ce motif qu'Émile Boutmy l'a fondé en 1872, en cherchant à rationaliser la politique, à en faire la reine des sciences.
Dès la fin du XIXe siècle, les administrations y recrutent les hauts fonctionnaires. La tendance se renforce dans l'entre-deux-guerres, et l'école libre des sciences politiques conquiert les milieux économiques.
En 1945, elle est nationalisée avec un système particulier : la fondation nationale des sciences politiques protège l'Institut d'études politiques, la structure d'enseignement aujourd'hui appelée Sciences Po. Mais l'école prend une réputation de facilité, de reproduction des élites. En 1971, une réforme est adoptée pour renforcée le niveau des connaissances, à l'initiative de Paul Delouvrier. Au début des années 1990 on travaille fort à l'institut et René Rémond, qui préside la FNSP, trouve que les étudiants n'ont plus la fantaisie qu'ils devraient avoir.
La grande réforme de Richard Descoings change la donne. Elle diversifie les publics et internationalise le recrutement des étudiants. Sciences po n'est plus l'école patriotique des élites françaises, mais est devenue une grande université internationale ouverte aux tensions mondiales. C'est cela qui est à l'œuvre aujourd'hui à travers les blocages et la difficile réponse de sa direction.
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