L'info de l'histoire : les bandits de grand chemin, hier et aujourd’hui

L'actualité remise en perspective chaque samedi, grâce à l'historien Fabrice d'Almeida.
Article rédigé par Fabrice d'Almeida
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le bandit Cartouche attaquant un homme dans une forêt au XVIIIe siècle. Gravure de 1859 (LEEMAGE VIA AFP)

C’est une information tirée du Figaro (article réservé aux abonnés) qui est un peu passée inaperçue. Entre Roissy et Paris, des "pirates de la route" s’en prennent aux voitures de riches personnalités et profitent des embouteillages pour les attaquer et voler sacs et bijoux. 

La France en a connu beaucoup de ces bandits de grands chemins depuis sa naissance au Moyen-Âge. On peut même dire que les grands bandits ont nourri notre imaginaire. Un exemple ? Cartouche, ce bandit mis en scène en 1962 dans le film de Philippe de Broca, avec Jean-Paul Belmondo dans le rôle-titre. Philippe de Broca, qui cosignait le scénario, disait avoir voulu rendre Cartouche sympathique, alors que le vrai personnage historique était un homme sans foi ni loi, un tueur.

Cet ancien militaire, fils de mercenaire, Louis-Dominique Garthausen dit Cartouche, avait commencé sa carrière en organisant avec sa bande des attaques de carrosses qui allaient de Paris à Versailles. Une voie de riches entre la capitale et le palais, un peu comme la A1 de nos jours entre l’aéroport et Paris.

Puis il a éliminé une partie de ses concurrents et organisé ses forces pour régner sur la pègre de la capitale. Pendant un moment il paraît insaisissable. On murmure même qu’il serait protégé par le Régent. Mais il est trahi par un membre de sa bande arrêté et condamné à mort par le supplice de la roue. Sa légende est déjà en marche, celle d'un bandit généreux, original, indifférent à la richesse, alors que c’était le moteur de son organisation : le vol

Un autre bandit et contrebandier suscite une grande curiosité : Louis Mandrin, qui a fait l’objet d’une chanson populaire ancienne, La Complainte de Mandrin, qu’Yves Montand a remise à la mode. Mandrin est décrit à son époque, en 1755, comme un Robin des Bois qui s’attaque aux impôts et à ceux qui les prélèvent, les fermiers généraux. Lui aussi fait l’objet d'un téléfilm, qui valorise en 1972 sa dimension de rebelle et d’homme libre. Mais le quotidien de ces bandes était loin d’être romantique, tourné autour de l’argent, du vol et du profit.

XXe siècle : les bandits se motorisent

Les pouvoirs publics ont eu beau améliorer les forces de polices et de gendarmerie depuis la Révolution, avec les fameuses brigades routières, puis autoroutières, motorisées ; à plusieurs reprises certains types de voyageurs ont été ciblés. Avec un raffinement des méthodes. Dès 1947 des bandits arrêtent la voiture du ministre des Armées et dévalisent son chef de cabinet. Ils étaient armés de fausses armes et dévalisaient les voyageurs dans la forêt de Rambouillet notamment. Il y a depuis les années 1960 les attaques de fourgon de transport de fonds. Puis des vols de camions, comme en 2001, dans le Gard. Ce gang a été démantelé, tout comme celui qui s’en prenait aux voitures de luxe dans la région lyonnaise, en 2019.

Ces bandits finissent généralement derrière les barreaux, car une fois passée la surprise, les forces l’ordre affinent leurs méthodes et les arrêtent. Comme jadis Cartouche et Mandrin.

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